En Autriche, l’extrême droite est responsable des négociations pour former un gouvernement

En Autriche, l’extrême droite est responsable des négociations pour former un gouvernement
En Autriche, l’extrême droite est responsable des négociations pour former un gouvernement
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Échec des négociations précédentes

Si le Parti autrichien de la liberté (FPÖ) a déjà participé au pouvoir en tant que partenaire minoritaire, il n’a jamais occupé la chancellerie dans cet Etat membre de l’Union européenne de neuf millions d’habitants.

Avant le vote, Alexander Van der Bellen n’avait pas caché ses réticences à l’égard d’Herbert Kickl, qui l’avait traité par le passé de «momie sénile». Et le chef de l’Etat octogénaire a préféré en octobre choisir le chancelier conservateur sortant Karl Nehammer pour diriger les négociations, contrairement à l’usage qui réserve normalement ce droit au parti vainqueur.

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Mais l’échec des négociations avec les sociaux-démocrates et les libéraux, suivi de la démission annoncée de Karl Nehammer, farouche opposant à Herbert Kickl, ont changé la donne, dans un rebondissement spectaculaire sur fond de montée des forces nationalistes en Europe.

Une extrême droite déjà active dans les gouvernements régionaux

Le nouveau chef par intérim des conservateurs, Christian Stocker, s’est dit ouvert aux négociations avec l’extrême droite, les deux partis partageant des positions proches sur l’économie et l’immigration.

Les conservateurs autrichiens se sont déjà alliés à deux reprises au FPÖ, en 2000 et en 2017, dans un pays qui a brisé le tabou de l’extrême droite bien avant le reste de l’Europe. L’extrême droite participe également actuellement à quatre des neuf gouvernements régionaux. “Les voix au sein de l’ÖVP qui excluaient toute collaboration avec (…) Kickl sont devenues beaucoup plus discrètes”, a commenté dimanche le président.

« Les nazis dehors »

Confier au FPÖ la tâche de diriger les négociations est lourd de symbolisme : c’est une première depuis 1945 pour cette formation fondée par d’anciens nazis et dirigée par celui qui veut se faire appeler Volkskanzler, le « chancelier du peuple » – comme Adolf Hitler, né en Autriche, même s’il nie toute référence au nazisme.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés lundi devant le palais de la Hofburg, siège de la présidence, aux cris de “Nazis dehors”.

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Un projet de remigration

Herbert Kickl, 56 ans, a pris la tête du FPÖ en 2021 et en jouant la carte du complot face aux restrictions anti-Covid, il a su faire oublier les scandales de corruption qui avaient mis à mal son prédécesseur.

Nerveux, toujours caché derrière une barbe de trois jours, il a opté pour une ligne dure, opposée aux médias, aux LGBT+, à l’Europe et aux élites, loin de toute stratégie de diabolisation. Cet ancien ministre de l’Intérieur épargne également la Russie malgré l’invasion de l’Ukraine.

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Petites lunettes rondes et silhouette de marathonien, l’ancien étudiant en philosophie et en histoire assume aussi sa proximité avec les identitaires face à un ennemi commun : l’islam.

Il parle sans s’excuser de la « remigration » – un projet anticonstitutionnel visant à priver de nationalité et à expulser les Autrichiens d’origine non européenne – et n’hésite pas à insulter ses adversaires.

 
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