Amazon, inflation, refonte du pass Culture… Une bonne rentrée littéraire suffira-t-elle à sauver les libraires ?

Amazon, inflation, refonte du pass Culture… Une bonne rentrée littéraire suffira-t-elle à sauver les libraires ?
Amazon, inflation, refonte du pass Culture… Une bonne rentrée littéraire suffira-t-elle à sauver les libraires ?

Les nouveaux romans de Pierre Lemaitre, Murakami et Vanessa Springora arrivent, parmi cinq cents autres ouvrages, en librairies. Mais face à la hausse des coûts et à la concurrence, ils peinent à se réjouir.

En 2024, le chiffre d’affaires des librairies est en baisse de 0,6% ce qui, dans ce secteur, est alarmant. Photo Thibaut Durand/PhotoPQR/Le Dauphiné Libéré/MaxPPP

Par Olivier Milot

Publié le 6 janvier 2025 à 12h00

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R.rentrée littéraire hivernale il y aura eu autant de romans : plus de cinq cents romans. Et prometteurs, avec des romans et des récits magnifiques (Vanessa Springora, Florence Seyvos, Rachel Kushner…), des auteurs reconnus poursuivant leur belle œuvre (Leïla Slimani, Haruki Murakami…), des premiers livres attachants (La Grande Sophie). Autant d’autres encore… De quoi imaginer qu’« un avenir radieux » attend les libraires – pour paraphraser le titre du troisième volet de la tétralogie de Pierre Lemaitre sur les Trente Glorieuses, également au programme de cet automne. Sauf que non. Pour eux, l’avenir n’est pas brillant. Après une parenthèse post-Covid enchantée, la librairie vacille. C’est ce qu’indiquent les premiers résultats de 2024, qui font état d’un chiffre d’affaires en baisse de 0,6%.

Pas de quoi en faire une montagne, pourrait-on penser. Sauf que oui, car la librairie fait partie des commerces de détail qui gagnent les plus faibles revenus. A +1%, nous sommes contents, mais la moindre perturbation a des conséquences immédiates. Et 2024 n’en a pas manqué. Les années électorales sont toujours défavorables au marché du livre, et la dissolution est venue s’y ajouter. Les JO ont vidé un temps les librairies parisiennes. Et puis il y a cette inflation qui, depuis deux ans, fait monter en flèche les coûts (loyer, électricité, salaires, transports), alors que le chiffre d’affaires s’essouffle. Et que la marge fondait, nous obligeant à tout couper et parfois à décaler le remboursement des emprunts bancaires. “On est vraiment mauvais, ce n’est pas une posture” » déclare Alexandra Charroin Spangenberg, présidente du Syndicat de la librairie française.

Pour ajouter à l’inquiétude, Rachida Dati était venue à l’automne annoncer une refonte du pass Culture. Mauvaise nouvelle pour le livre. Il est le premier bénéficiaire de ce « chèque » de 300 euros offert à tous les jeunes de 18 ans. S’il venait à baisser ou à être réorienté en partie vers le spectacle vivant, les libraires en souffriraient, accentuant encore leur déséquilibre. Sans oublier Amazon qui continue de faire une concurrence déloyale aux libraires en contournant la loi qui impose un minimum de 3 euros de frais de port sur les envois de livres. Alors, si vous en êtes encore au stade des bonnes résolutions : laissez-vous emporter par cette généreuse rentrée littéraire et faites un détour par la librairie.

 
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