Moscou a annoncé dimanche repousser une nouvelle offensive ukrainienne dans la région frontalière russe de Koursk, où les forces de Kiev contrôlent déjà plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis un assaut en août 2024, une opération surprise deux semaines avant le retour de Donald Trump au pays. Blanc.
L’entrée au pouvoir du républicain le 20 janvier fait craindre à l’Ukraine une réduction drastique du soutien des États-Unis et que le prochain président américain, qui a juré de pouvoir résoudre le conflit « en 24 heures », obligera les Ukrainiens à faire des concessions. à Vladimir Poutine.
Dans une interview, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est montré très élogieux à l’égard du futur président américain.
“Je vois maintenant que lorsque je parle de quelque chose avec Donald Trump – que ce soit en personne ou au téléphone – tous les dirigeants européens me demandent ‘comment ça s’est passé ?'”, a-t-il déclaré dans cet entretien avec le podcasteur américain Lex Fridman, diffusé dimanche. mais enregistré fin décembre.
“Cela montre l’influence de Donald Trump, et cela ne s’est jamais produit auparavant avec un président américain, d’après ma propre expérience”, a ajouté Volodymyr Zelensky avant d’ajouter : “Cela vous donne la confiance qu’il peut mettre fin à cette guerre.”
Il a déclaré vouloir rencontrer le futur président américain pour convenir d’un plan de paix avant toute négociation avec Vladimir Poutine : « D’abord avec Trump, nous sommes d’accord avec lui sur la façon de mettre fin à la guerre, comment arrêter Poutine. “
“Je compte vraiment sur lui”
Pour Volodymyr Zelensky, lorsque Donald Trump affirme vouloir mettre fin à la guerre, « ce ne sont pas que des mots ».
« Je compte vraiment sur lui et je pense que notre peuple compte vraiment sur lui. (…) Il a suffisamment de pouvoir pour faire pression sur lui, sur Poutine», a insisté le président ukrainien.
Sur le terrain, l’armée russe a affirmé que Kiev avait « lancé une contre-attaque afin de stopper l’avancée des troupes russes dans la région de Koursk » dimanche matin.
Selon elle, “le groupe d’assaut de l’armée ukrainienne a été vaincu par l’artillerie et l’aviation” et “l’opération visant à détruire des unités des forces ukrainiennes se poursuit”.
Dans ce domaine, la Russie est soutenue depuis plusieurs semaines par des milliers de soldats nord-coréens, selon les Occidentaux et Kiev.
L’armée ukrainienne est restée silencieuse sur l’opération, mais le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak, a diffusé sur Telegram un message assez clair : « Région de Koursk, bonne nouvelle. La Russie obtient ce qu’elle mérite.»
Les Russes « surpris »
©AFP Ukraine : positions des forces militaires au 30 décembre 2024 |
Andriï Kovalenko, un responsable du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, a pour sa part assuré que les Russes avaient « été attaqués de plusieurs côtés, ce qui les a surpris ».
Selon la chaîne Telegram Mash, considérée comme proche des autorités russes, « les hommes de l’armée ukrainienne se déplacent par petits groupes ».
“Le nombre total de leurs soldats est de 2 000”, a-t-elle ajouté.
Selon des blogueurs militaires russes, bien informés de l’avancée des hostilités, les forces ukrainiennes tentent notamment de prendre le contrôle de Berdine, petite ville située à une vingtaine de kilomètres de la frontière.
“Repoussez l’ennemi”
Cette nouvelle offensive de Kiev intervient également cinq mois après la première dans la même région de Koursk, qui avait pris de court les forces russes, un échec pour le président Vladimir Poutine qui vantait depuis le début de l’assaut une Russie « plus souveraine ». de ses hommes contre l’Ukraine en février 2022.
Le maître du Kremlin, apparu irrité à la télévision en août suite à l’opération militaire ukrainienne sur le sol de son pays, avait appelé l’armée russe à “pousser l’ennemi” au-delà des frontières.
Les objectifs de Kiev étaient alors d’obliger Moscou à redéployer ses troupes, attaquant le front de l’Est, sur ce nouveau champ de bataille et de renforcer sa position à la table des négociations avant d’éventuels pourparlers de paix.
L’opération n’a pas eu l’effet escompté : les unités russes avancent sur le front de l’Est depuis la chute à une vitesse jamais vue depuis mars 2022.
Malgré tout, une source haut placée au sein de l’état-major de l’armée ukrainienne assurait fin novembre qu’elle resterait dans la région de Koursk « aussi longtemps » qu’elle serait « intéressante », précisant qu’elle contrôlait encore à cette époque « environ 800 km2 ».
Ailleurs sur le front, les autorités ukrainiennes de la région de Donetsk (est) ont fait état dimanche de cinq blessés dans des bombardements russes.