Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées dimanche à Cetinje, une ville du sud du Monténégro, pour rendre hommage aux victimes du massacre survenu mercredi. Un homme de 45 ans a ouvert le feu dans un restaurant et quatre autres lieux de cette commune de 12 000 habitants, faisant douze morts et quatre blessés.
Lors de la veillée, plus d’un millier de personnes sont restées silencieuses pendant 12 minutes en hommage aux douze victimes, dont deux enfants. Venues « soutenir la ville et les familles des victimes », ces personnes ont déposé des fleurs et allumé des bougies au centre de Cetinje.
Les organisateurs ont appelé à un deuxième rassemblement dimanche soir devant le ministère de l’Intérieur à Podgorica, la capitale. Ils ont également appelé à la démilitarisation de la société, à la confiscation des armes illégales et à la création d’une police dans les communautés locales.
Plus tôt dans la journée, ils ont exigé la démission du ministre de l’Intérieur Danilo Saranovic et du vice-Premier ministre de la Sécurité et de la Défense Aleksa Becic.
Les autorités ont en effet été critiquées par l’opposition et par une partie de la population, qui ont estimé que la police n’avait pas été suffisamment réactive et rapide, alors que les tirs ont duré 30 minutes et cinq lieux différents. Il a fallu environ six heures à la police pour localiser l’agresseur, qui s’est tiré une balle dans la tête alors qu’il se trouvait encerclé.
Selon l’ONG suisse Small Arms Survey (SAS), quelque 245’000 armes à feu sont en circulation au Monténégro, pays d’un peu plus de 620’000 habitants.
Les autorités monténégrines ont annoncé vendredi des mesures visant à limiter le nombre d’armes illégales en circulation, notamment des modifications de la loi, l’augmentation des sanctions en cas de port illégal d’armes, le renforcement des conditions d’acquisition d’armes, ainsi qu’une campagne de deux mois pour encourager les propriétaires d’armes illégales. de les abandonner volontairement.
Dans la perspective de l’adhésion à l’Union européenne, les autorités du Monténégro se sont engagées à lutter contre le crime organisé et la corruption qui minent le pays.
Mercredi, la ville de Cetinje a connu son deuxième meurtre en moins de trois ans. En 2022, un homme y a tué dix personnes, dont deux enfants, avant d’être tué à son tour.
De nombreux groupes criminels opèrent dans la région de Cetinje et des affrontements éclatent sporadiquement entre clans mafieux. Mais la tragédie de mercredi trouve son origine dans une dispute privée et ne semble donc avoir aucun lien avec ces groupes criminels.
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