Zones d’ombre sur le soutien du Crédit Suisse aux nazis révélées par une enquête parlementaire

Une enquête menée par une commission du Sénat américain a révélé que le Crédit Suisse aurait dissimulé des informations lors d’enquêtes antérieures sur des comptes bancaires ayant appartenu aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Roger Whitten (à gauche), avocat principal des banques suisses, entre au tribunal fédéral de Brooklyn, New York, le 12 août 2024, avec un avocat non identifié (à droite), où des discussions ont eu lieu pour régler un différend entre des groupes juifs et des banques suisses. sur les actifs bancaires liés à l’ère nazie. Trois banques, l’Union de Banques Suisses, la Société de Banque Suisse et le Crédit Suisse, sont impliquées dans ce litige. (STAN HONDA/AFP via Getty Images)

“Des dizaines de milliers de documents découverts à la suite de l’enquête de la commission (…) fournissent de nouvelles preuves de l’existence de titulaires de comptes liés aux nazis jusqu’alors inconnus ou seulement partiellement connus”, a indiqué samedi dans un communiqué la commission sénatoriale du budget.

LOS ANGELES, États-Unis : le rabbin Marvin Hier, doyen et fondateur du Centre Simon Wiesenthal, détient une liste de hauts responsables nazis, de dirigeants SS et d’hommes d’affaires et banquiers allemands de la Seconde Guerre mondiale, le 25 février 2024, susceptibles d’avoir transféré le pillé les biens des victimes de l’Holocauste vers des banques suisses et des pays neutres. La liste des 334 noms nazis a été rendue publique lors d’une conférence de presse au Wiesenthal Center de Los Angeles. (MIKE NELSON/AFP via Getty Images)

Les conclusions de l’ancien procureur Neil Barofsky

“La banque n’a pas révélé l’existence de ces comptes lors d’enquêtes antérieures”, menées notamment dans les années 1990, a ajouté la commission.

Ces révélations font suite aux découvertes de l’ancien procureur Neil Barofsky, nommé médiateur au Crédit Suisse en 2021. Barofsky a été licencié par le Crédit Suisse en 2022, après que la banque “a fait pression (…) sur lui pour limiter son enquête”, a fait valoir la commission sénatoriale.

NEW YORK, NY – 12 NOVEMBRE 2024 : Neil Barofsky participe à une table ronde au New York Times Building le 12 novembre 2013 à New York. (Craig Barritt/Getty Images pour le New York Times)

M. Barofsky a ensuite été réintégré en 2023 après le rachat du Crédit Suisse par son concurrent UBS.

Le Credit Suisse “n’a pas toujours partagé les informations qu’il détenait”

L’équipe de M. Barofsky a découvert des documents qui ont permis d’identifier d’autres clients liés aux nazis, notamment un compte contrôlé par des officiers SS de haut rang, selon le Wall Street Journal.

JERUSALEM, – 16 SEPTEMBRE 2024 : Christoph Meili, ancien employé de banque suisse, regarde une photo montrant des détenus juifs au camp de concentration nazi de Buchenwald pendant la Seconde Guerre mondiale, le 16 septembre au musée de l’Holocauste Yad Vashem à Jérusalem. Israël a accueilli comme un héros Christoph Meili, qui a perdu son emploi plus tôt cette année après avoir dénoncé son ancienne société, l’Union des Banques Suisses, pour avoir tenté de détruire des documents sur la gestion des fonds appartenant aux victimes du nazisme. (YITZHAK HARARI/AFP via Getty Images)

Le Crédit Suisse “n’a pas toujours partagé les informations qu’il détenait”, a déclaré M. Barofsky dans une lettre envoyée à la commission sénatoriale à la mi-décembre et rendue publique samedi.

“Mon équipe a travaillé en étroite collaboration avec le Crédit Suisse pour garantir que toutes les parties pertinentes de ses dossiers survivants soient intégrées à l’enquête”, a également déclaré M. Barofsky.

NEW YORK, NY – 13 DÉCEMBRE 2024 : le sénateur américain Alfonse d’Amato (à droite) rencontre Thomas Borer (à gauche), ambassadeur et chef du groupe de travail bancaire suisse, le 13 décembre à New York. D’Amato a accusé les banques suisses de détenir des fonds déposés par des Juifs morts pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que de l’or volé par les nazis. (JON LEVY/AFP via Getty Images)

Contactée par l’AFP, l’UBS s’est déclarée « déterminée à contribuer à un inventaire complet des anciens comptes liés aux nazis détenus auparavant dans les banques prédécesseurs du Crédit Suisse ». La banque a indiqué qu’elle apportait “toute l’assistance nécessaire” à Neil Barofsky “afin qu’il puisse continuer à faire la lumière sur cette période tragique de l’histoire à travers cette enquête”. L’enquête du comité sénatorial est toujours en cours.

En 1998, les banques suisses ont accepté d’indemniser les Juifs pillés par les nazis à hauteur de 1,25 milliard de dollars.

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