combien gagnent-ils (module interactif)

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combien gagnent-ils (module interactif)

Après l’installation des nouveaux collèges communaux en décembre dernier, les élus locaux viennent de recevoir leur première fiche de paie. A Bruxelles, certains gagnent désormais mieux leur vie depuis l’instauration du décret de décumulation. Mais combien reçoivent-ils exactement ? Répondez dans ce module interactif.

Est-ce une bonne situation, maire ? A Bruxelles, c’est un peu plus le cas aujourd’hui qu’hier. Les maires de la capitale ont reçu leur première fiche de paie début janvier, tandis que tous les collèges municipaux ont été installés en décembre dernier. Et certains d’entre eux perçoivent désormais un salaire plus élevé que lors de la précédente législature, conséquence de la réforme régionale sur le décumulateur des mandats. Les députés bruxellois ne pouvant plus occuper un autre poste, le salaire des bourgmestres (et échevins) a été augmenté, en compensation.

Mais combien gagne exactement un major ? Question simple… mais réponse compliquée. Tout dépend d’abord de la région (le salaire de base des bourgmestres bruxellois est un peu plus avantageux que celui des Wallons), mais aussi de la commune, et plus précisément de la taille de sa population. Mais les élus peuvent également être rémunérés pour des fonctions complémentaires à leur mandat (présence au conseil d’administration d’une intercommunale, d’un organisme à but non lucratif, etc.), puisqu’ils peuvent également continuer à exercer une profession à titre privé, et donc percevoir un salaire. Certains conseillers exercent également leur mandat tout en recevant leur pension. Le module ci-dessous compile ces trois types de revenus financiers, à partir des déclarations de mandats déposées à la cour des comptes et des rémunérations indexées.

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A Bruxelles, un salaire minimum calqué sur celui des députés fédéraux

Quant aux communes bruxelloises, le calcul, qui prend en compte la taille de la population administrée, a donc été impacté par ces « nouvelles règles en matière de rémunération des agents locaux », précise Brulocalis, l’association des communes bruxelloises. Depuis l’entrée en vigueur du cumul des mandatsle traitement des maires n’est plus aligné sur celui du secrétaire municipal.

Désormais, c’est par rapport au salaire de base d’un député fédéral (déjà indexé) que le salaire du maire est fixé. Concrètement, pour les communes bruxelloises de moins de 25.000 habitants, comme Koekelberg, le salaire de base du bourgmestre correspond strictement à celui d’un député fédéral (111.340,44 euros annuels, compte tenu de l’indice, soit 9.278,36 euros par mois).

Pour le niveau supérieur en termes de population (entre 25 000 et 50 000 habitants), la majoration à appliquer est de 106 % de l’indemnité de base. Ainsi, pour une commune comme Auderghem, le maire perçoit 118 020,86 euros par an. Comme en Wallonie, plus la population augmente, plus l’augmentation est importantejusqu’à +162% au-delà de 150.000 habitants – bref, pour la ville de Bruxelles. Ce qui donne un salaire pour le maire de 180 371,51 euros. Une somme légèrement supérieure à celle perçue par le maire d’une ville wallonne plus peuplée, comme Charleroi.

Noter queen Flandre, le calcul pour le salaire le nombre de bourgmestres est plus ou moins le même qu’à Bruxellesla modulation (à la hausse ou à la baisse d’ailleurs) selon la population étant effectuée par rapport au traitement d’un député flamand (111.340,34 euros), comme l’indiquent nos confrères de la VRT.

En Wallonie, 22 grilles salariales

Du côté du législateur wallon, il fixe, tout simplement, la rémunération de base de ses maires en fonction de la taille de la population administrée, telle que détaillée par l’Union des villes et communes de Wallonie (UVCW). Ce montant (non indexé) est précisé dans le Code de la démocratie locale et de la décentralisation, via une sorte de grille salariale des maires allant des communes de moins de 300 habitants à celles de plus de 150 000 habitants.

Au total, pas moins de 22 étapes forment l’éventail des salaires des maires wallons, d’Aiseau-Presles (10.969 habitants, soit 76.285 euros brut par an, donc 6.357 euros par mois, compte tenu de l’indice) à Yvoir (9.820 habitants, soit 66.548,30 euros brut par an/5.546 euros par mois) de passage à Doische (2988 habitants, soit 48 881,03 euros brut par an/4 073 euros par mois) et Ottignies-Louvain-la-Neuve (31 682 habitants, 103 808,25 euros brut par an/8 650 euros par mois).

Sans surprise, plus la population est nombreuse, plus la rémunération est élevée. Il ne sera donc pas surprenant que le la rémunération de base du bourgmestre de Charleroi (plus de 200.000 habitants) atteint plus de 167.000 euros brut par an (13.917 euros par mois), tout comme celui du bourgmestre de Liège. Sans tenir compte d’éventuelles compensations liées aux mandats supplémentaires, ces montants sont proches des rémunérations bruxelloises, qui restent cependant plus élevées pour une même population.

Adjoint et maire, jackpot salaire ?

Concernant un éventuel cumul avec un mandat de député, cette situation n’est pas exclue en Wallonie (contrairement à Bruxelles), uniquement pour « les 25 % de députés de chaque groupe politique ayant obtenu le taux de pénétration le plus élevé aux élections régionales », précise l’UVCW. Mais, en tout état de cause, en cas de cumul, y compris avec un mandat de député fédéral, la rémunération reste limitée à une fois et demie le montant de l’indemnité parlementaire allouée aux membres de la Chambre des Représentants et du Sénat (environ 230 000 euros, selon l’UVCW). Avec une précision importante : les revenus du secteur privé ne sont pas soumis à ce plafond.

Il n’en reste pas moins que la grande majorité des agents susceptibles de dépasser ce plafond du seul fait de leurs mandats publics ajustent toujours leur rémunération liée à la commune (la loi les y oblige). C’est ainsi que certains maires cessent d’être payés en cours d’annéeest-ce que ça nous revient, ou baisser volontairement leur salaire mensuel à la tête de la commune.

Il arrive aussi que des partis imposent à leurs adjoints à la mairie un choix en bonne et due forme. Chez les Engagés, nous promettons que tous les députés fédéraux et wallons encore membres d’un collège communal au 1er janvier 2025 renonceront à leur salaire de bourgmestre, échevin ou président de CPAS et conserveront celui de parlementaire, une règle que le président du parti Maxime Prévot, maire de Namur, s’applique à lui-même.

Du côté du PS, une règle interne veut que les adjoints au maire des villes de plus de 50 000 habitants ne puissent tout simplement pas cumuler leurs fonctions. En pratique donc, Thomas Dermine (Charleroi), Nicolas Martin (Mons) ou Willy Demeyer (Liège) ne perçoivent que le(s) salaire(s) lié(s) à leur fonction de bourgmestre. Pour les communes de moins de 50.000 habitants, le cumul (financier) est (généralement) également interdit, précise le parti.

Au MR, les statuts intérieurs précisent que le mandat parlementaire est incompatible avec un mandat exécutif dans une commune de plus de 50 000 habitants.

Enfin, il n’est pas rare que des élus renoncent à une partie de leur salaire – de montant variable selon les partis et les fonctions – député, maire, ministre, etc.

Écart net

A première vue, entre les communes wallonnes et les communes bruxelloises, ce sont ces dernières qui sont les plus avantagées. Avec, à population équivalente, des différences assez nettes. Exemple avec Oupeye (25 763 habitants), où le salaire brut (indexé) du maire s’élève à un peu plus de 103 000 eurosoù le maire de Côte d’oie (25 760 habitants), affectera plus de 118 000 euros. L’écart est également visible dans les zones plus peuplées : à Uccle, où le bourgmestre est responsable de quelque 87.000 âmes, le salaire du bourgmestre s’élève à plus de 167.000 euros ; à La Louvière et ses environ 81 000 habitants, le traitement ne coûte « que » un peu plus de 155 000 euros.

Autant de comparaisons à prendre avec du recul cependant. D’abord parce que les charges de travail ne sont probablement pas les mêmes malgré des populations équivalentes. Ensuite parce que les agents bruxellois sont désormais soumis à des règles de décumulation plus strictes que leurs homologues wallons. Qui peuvent aussi avoir, notamment dans les petites communes, une activité professionnelle à part entière. Ce qui est beaucoup moins le cas des Bruxellois.

De l’or en lingots ?

« Nous trouvons moins de purs professionnels dans la vie politique dans les petites villes que dans les grandes villes, des gens bien intégrés dans les partis, qui peuvent être ministres », ajoute le directeur général de Crisp Jean Faniel. Ce qui résume tout simplement : « Gagnons-nous de l’or en faisant de la politique au niveau local ? On peut vite gagner un montant supérieur au salaire médian », reconnaît-il, avec parfois « des salaires qui vous placeraient dans les 10 % des salariés les mieux payés » ; mais les postes les mieux payés en général, assure-t-il, se trouvent plutôt « au niveau du gouvernement ou à la présidence de la Chambre ». Bref, des lieux qui se caractérisent par leur rareté. Et qui dit rareté dit cherté. « La politique, c’est un peu comme tout le reste, comme le football, le cinéma et la chanson ; Ce sont toujours les stars qui gagnent le plus… »

Mandats supplémentaires

Pour conclure, soulignons qu’il est difficile de compiler tous les mandats possibles des maires supplémentaires (rémunérés) (au sein des intercommunales, ou autres). Ces mandats (limités selon les cas), ainsi que les rémunérations résultant de la profession – parfois – exercée, sont certainement signalés à la Cour des comptes, qui contrôle le respect des règles en la matière. Cependant ces déclarations sont rendues publiques avec plusieurs années de latence — les données les plus récentes sur le sujet datent en effet de 2022. Il est donc difficile de rendre compte avec précision du salaire des maires (Wallons comme Bruxellois), d’autant que la plupart déclarent une fourchette (parfois assez large) en matière de rémunération.

 
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