Cela ne sert à rien de courir, il faut partir à l’heure. Guerlain Chicherit (Mini) a fait sienne cette maxime en terminant 2ème de la 1ère étape du Dakar 2025 ce samedi 4 janvier à Bisha (Arabie Saoudite), alors qu’il était le dernier pilote de marque à se présenter au bivouac. Un contexte personnel périlleux ce qui l’a déconnecté du grand bouleversement… jusqu’à cette étape d’ouverture.
« Ce fut une année compliquée. Le programme a été difficile à monter, le gros sponsor a mis du temps à valider. Cela a mis le programme et moi-même dans une situation très compliquée. Je suis arrivé au Dakar sans être bien concentré sur l’objectif »a-t-il déclaré.
Curieusement, Guerlain Chicherit a su inverser cet état d’esprit pour créer une mentalité positive. « Dans ces moments-là, la partie psychologique est extrêmement importante. Soit je restais dans une spirale négative en me disant que j’arrivais insuffisamment préparé et paniqué. Ou peut-être que j’avais plutôt l’impression de ne pas voir la pression venir parce que je n’avais pas le temps de penser à la course. Ce matin, j’ai réussi à me convaincre que c’était une bonne méthode ! Je suis reparti motivé comme jamais. »
L’ancien champion de ski acrobatique est reparti avec l’envie de viser la victoire de cette étape de 412 km. Cependant, quelques problèmes sont survenus sur son chemin, et pas des moindres…
« Premièrement, nous avons perdu le signal GPS, comme presque tout le monde. Sauf que je suis parti 30ème, j’avais beaucoup de poussière devant moi, on voit les dégâts à cause de ça. fait-il remarquer en désignant le capot avant manquant et le pare-brise endommagé. NDLR). Nous avons pris des risques pour dépasser les voitures. »
Puis est arrivée une peur immense, en plein désert. La Mini JCW T1+ a commencé à prendre feu ! “Un panneau de carrosserie s’est déplacé devant le pot d’échappement, explique Chicherit. C’était la panique ! J’ai déjà pris feu deux fois avec Alex (Winocq, son copilote. NDLR) en rallye raid. Ce sont de mauvais souvenirs, on ne peut rien faire, on voit la voiture partir en fumée, c’est terrible. Avec une voiture transportant autant de litres d’essence, les choses peuvent très mal finir, très vite. Là, dès qu’on a senti un début de fumée, on ne s’est pas posé la moindre question, on s’est arrêté. Avec Alex, on a jeté du sable sur les flammes. Pour éviter que l’incendie ne reprenne, nous avons arraché le panneau de carrosserie en question. »
Guerlain Chicherit et Alex Winocq n’ont pas ralenti de toute la journée, contrairement à la plupart des favoris. En contrepartie de cette victoire d’étape, le duo français devra s’élancer dimanche en 2e position, et ouvrir la spéciale 48H Chrono, sans bénéficier des traces des motards car les parcours deux et quatre roues seront séparés. Un format redouté par la caravane, mais qui n’affole pas le conducteur.
« Pour la 48H Chrono, il ne devrait pas y avoir trop de dunes. Si tel est le cas, remporter l’étape sera très compliqué. S’il n’y en a pas beaucoup, ce sur quoi je parie, je pourrai m’en sortir. Demain (Dimanche), je vais attaquer. Les favoris ne devraient pas me faire reculer avant plus d’un quart d’heure. Quinze minutes me mettraient simplement 5 minutes derrière moi au classement général. (sur Nasser Al-Attiyah et Sébastien Loeb notamment. NDLR). Et puis ce serait à eux d’ouvrir les scènes. »
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