Ahmad al-Chareh, ancien chef du groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTC) qui a pris la direction de la Syrie après la chute de Bachar al-Assad, a reçu ce vendredi à Damas les ministres français et allemand des Affaires étrangères. Son choix de serrer la main de Jean-Noël Barrot mais pas celle d’Annalena Baerbock a fait polémique.
Une image qui a fait polémique. Propulsé à la tête du pays après la chute de Bachar al-Assad, Ahmad al-Chareh a défrayé la chronique ce vendredi en refusant de serrer la main d’Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, lors d’une visite organisée à Damas.
L’ancien chef du groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC), connu à l’époque sous le nom de Mohammed al-Joulani, a d’abord salué Jean-Noël Barrot d’une poignée de main, avant de saluer à distance le ministre allemand.
La polémique prend de l’ampleur en France
La lanceuse d’alerte et féministe Charlotte Rocher a protesté contre le manque de réaction d’Annalena Baerbock face à ce qu’elle considère comme un manque de respect flagrant.
« Dans quel monde la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock accepte-t-elle de se laisser humilier par al-Joulani et sa secte islamiste ? L’égalité entre les hommes et les femmes est une valeur universelle non négociable, nous ne devons pas tolérer leur haine des femmes”, a déclaré la féministe sur X.
Jean Messiha, le président du groupe de réflexion « Vivre Français », a vivement critiqué l’attitude du dirigeant syrien et les observateurs politiques qui ont défendu son progressisme ces dernières semaines.
« Les « progressistes » de gauche ont néanmoins affirmé qu’Al-Sharaa était un laïc progressiste… Les mensonges de gauche mettent de moins en moins de temps à tomber… », a regretté Jean Messiha.
« Un nouveau départ politique entre l’Europe et la Syrie »
Cette visite des deux ministres européens des Affaires étrangères a cependant constitué un tournant historique dans les relations internationales avec la Syrie, car c’était la première de membres importants de pays européens depuis l’arrivée au pouvoir des nouveaux dirigeants.
« Nous savons tous que la route sera semée d’embûches. Mon déplacement aujourd’hui avec mon homologue français Jean-Noël Barrot au nom de l’UE est un signal clair : un nouveau départ politique entre l’Europe et la Syrie, entre l’Allemagne et la Syrie est possible”, a assuré le ministre allemand sur X ce vendredi matin.
Dans un message publié sur le même réseau social, Jean-Noël Barrot a réaffirmé que la France et l’Allemagne se tiennent « aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité » afin de promouvoir une transition apaisée.
Avant cette réunion débouchant sur cette réception controversée, les ministres se sont rendus à la prison de Saydnaya, près de Damas, symbole de la répression sous le régime de Bachar al-Assad.