L’auteur de la prise d’otage à la prison d’Arles survenue ce vendredi 3 janvier purgeait une longue peine pénale et était bien connu des agents pénitentiaires pour de nombreux faits de violences en détention. Son profil psychiatrique est inquiétant.
Les négociations ont été “assez longues et assez compliquées”, mais l’homme n’a finalement fait aucune victime suite à la prise de cinq otages à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) ce vendredi, et le pire a été évité.
Une vraie satisfaction, car le profil du suspect donne des frissons. Ce ressortissant guyanais de 37 ans purgeait une « longue » peine pénale et était également connu pour « des faits de violences, notamment en détention à plusieurs reprises », a détaillé le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau.
Le suspect purgeait depuis 2020 une peine de 18 ans de prison pour « viol sous la menace d’une arme, ainsi que diverses condamnations pénales ». Incarcéré à Arles depuis novembre 2023, il aurait pu être libéré en 2031.
Un profil psychiatrique inquiétant
Le magistrat n’a pas encore confirmé, ni totalement infirmé, les hypothèses avancées selon lesquelles le suspect souffrirait de troubles psychiatriques : « A ce stade, nous n’avons pas de profil psychiatrique, ni de psychose, ni d’élément psychotique », a-t-il informé.
“Les investigations lors des gardes à vue” doivent permettre d’en savoir plus sur “le mobile de l’intéressé”, et de “confirmer l’absence de pathologie psychiatrique”. Selon les premiers éléments, son « motif » semblait être de changer d’établissement, mais « il n’y avait pas de demande précise et écrite, comme les détenus peuvent en faire auprès de l’administration pénitentiaire », a souligné le procureur.
La prison d’Arles, créée en 1991, est réservée aux détenus condamnés à des peines de plus de 10 ans de réclusion criminelle ou présentant des risques pour la sécurité.
C’est dans cet établissement qu’a été détenu le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio, et où il a été mortellement agressé par un codétenu radicalisé en 2022.