Les États-Unis sont le plus grand importateur mondial d’acier, un secteur dominé massivement par la Chine.
“Je n’hésiterai jamais à agir pour protéger la sécurité de ce pays et de ses infrastructures”, a insisté le démocrate de 82 ans, que ses conseillers avaient prévenu des possibles conséquences diplomatiques de ce blocage, selon la presse américaine. Joe Biden, grand chantre de la réindustrialisation américaine, œuvre également depuis quatre ans à relancer les alliances internationales des États-Unis, notamment en Asie. Il a mené une diplomatie particulièrement active avec le Japon, considéré comme un allié stratégique dans la région.
Mais il a donc choisi, dans ce dossier sidérurgique, de donner la priorité aux considérations intérieures. Il n’avait déjà pas hésité à provoquer une crise avec la France en 2021 en arrachant un gigantesque contrat de sous-marins avec l’Australie.
Trump s’est également opposé
Joe Biden doit céder le pouvoir le 20 janvier au républicain Donald Trump. Le président élu, qui a fait campagne sur un message de souveraineté économique et de protectionnisme, a également assuré qu’il empêcherait cette OPA amicale, initialement annoncée en décembre 2023.
Un panel chargé d’évaluer les conséquences de l’éventuelle OPA sur la sécurité nationale des Etats-Unis a refusé de se prononcer fin décembre, renvoyant la question à Joe Biden, qui avait 15 jours pour statuer. L’opération s’est retrouvée au cœur de la campagne présidentielle américaine de 2024, car elle concerne en priorité la Pennsylvanie, un Etat électoralement stratégique, qui est aussi le berceau des aciéries aux Etats-Unis.
Le très influent syndicat américain des métallurgistes s’est vigoureusement opposé à cette fusion, que Nippon Steel a plutôt décrite comme une véritable bouée de sauvetage pour un secteur industriel en difficulté.
Le groupe japonais s’est efforcé de vaincre les réticences de Joe Biden en proposant de multiples garanties et des conditions attractives. Il a notamment proposé, selon la presse, que le gouvernement américain dispose d’un droit de veto sur toute réduction potentielle de la production d’acier américain aux Etats-Unis.