Cette initiative intervient après la chute de Bachar al-Assad et la prise du pouvoir par Ahmad al-Chareh, chef de la coalition islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ainsi que trois jours après des frappes aériennes françaises sur des positions du groupe. de l’État islamique en Syrie.
Un emploi du temps chargé avant une rencontre avec le nouveau leader syrien
La visite du ministre français des Affaires, Jean-Noël Barrot à Damas a débuté par une démarche symbolique et éminemment politique : Prison de Saydnaya, tristement célèbre pour les crimes de masse commis sous le régime de Bachar al-Assad. Un premier voyage qui vise à réaffirmer l’engagement de la France en faveur de la défense des droits de l’Homme et de la reconstruction de la Syrie.
Cette visite préliminaire a été suivie d’une entretien avec des dignitaires religieux chrétienspréoccupé par la stabilité et la protection des minorités après la chute de Bachar al-Assad, le 8 décembre 2024. Le ministre français a tenu à affirmer son souhait que le La transition politique syrienne conduit à « une Syrie souveraine, stable et pacifique ». « C’est avec cette main tendue, mais aussi avec des attentes claires des nouveaux dirigeants, que nous nous dirigeons aujourd’hui vers Damas. », a insisté le ministre allemand des Affaires étrangères.
Entre optimisme et scepticisme
Cette visite diplomatique intervient trois jours seulement après une série de frappes aériennes françaises contre des positions de groupes liés à l’État islamique en Syrie. Ces opérations, menées dans le cadre de l’opération Chammal, ont ciblé deux sites stratégiques utilisés par les combattants jihadistes. Elles visaient expressément à empêcher la reconstitution de cellules terroristes dans le centre du pays et, par conséquent, à garantir que le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, ne soit pas renversé par des factions islamistes plus radicales et fermées au dialogue. . Objectif de cette rencontre diplomatique pour Ahmad al-Chareh : asseoir son image de « modéré », la levée des sanctions contre la Syrie et le soutien politique et économique de la communauté internationale. « Dans les semaines à venir, en fonction de l’évolution des conditions de sécurité, nous préparerons progressivement les modalités du rétablissement de la présence française ici à Damas », a précisé le ministre français, faisant écho à une possible réouverture de l’ambassade de France, fermée, comme celle d’Allemagne, depuis 2012.
Toutefois, la prudence reste de mise. “ L’espoir est réel, mais c’est un espoir fragile », tient à souligner Jean-Noël Barrot. ” Malgré tout le scepticisme qui entoure les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) (…), nous ne devons pas laisser passer l’occasion de soutenir le peuple syrien à ce carrefour important », partage son homologue allemande Annalena Baerbock. Après une rencontre conjointe avec Ahmad al-Chareh, une conférence internationale sur la Syrie, prévue à Paris dans les prochains jours, pourrait formaliser le soutien international à la transition syrienne. L’Union européenne, à travers cette visite diplomatique inattendue, entend jouer un rôle clé dans la stabilisation du pays, le but étant d’éviter toute conflagration dans la région.