L’Association Professionnelle des Contrôleurs Aériens du Sénégal (APCCAS) et le Syndicat des Aiguilleurs du Ciel du Sénégal (SACS) ont signé hier conjointement un communiqué pour commenter la situation critique du contrôle aérien au centre ATS de Dakar. Déplorant un manque flagrant de moyens matériels et un sous-effectif en personnel dans leur secteur d’activité, les syndicalistes menacent de restreindre le trafic aérien.
Le secteur aéroportuaire sénégalais est sous tension. Deux grandes organisations syndicales opérant dans le domaine ont uni leurs forces pour dénoncer les conditions dans lesquelles vivent les professionnels du contrôle aérien dans le pays ;
Dans un communiqué reçu hier par « L’AS », l’Association Professionnelle des Contrôleurs Aériens du Sénégal (APCCAS) et le Syndicat des Contrôleurs Aériens du Sénégal (SACS) annoncent que le Centre Régional de Navigation Aérienne (CRNA) de Dakar et Les tours de contrôle de l’aéroport de DIASS rencontrent des difficultés majeures liées principalement à l’obsolescence avancée des moyens techniques utilisés pour la fourniture des services de navigation aérienne.
Selon les deux entités syndicales, cette situation aggrave un contexte de manque flagrant de personnel qu’elles déplorent depuis plusieurs années. Un manque de personnel qui, soulignent-ils, faisait déjà l’objet du point 16 des revendications lors de la grève de septembre 2022 menée par l’ensemble des contrôleurs aériens de l’ASECNA, « le problème étant commun à tous les centres ». Déjà en 2019, ajoutent-ils, les contrôleurs aériens, travaillant dans ces deux (2) organismes précités, avaient commencé à émettre des alertes et continuent depuis lors d’avertir les autorités de l’ASECNA, de l’ANACIM et du ministère de tutelle.
Or, depuis deux (2) dernières années, la situation s’est aggravée, déplorent-ils. Non sans indiquer que c’est donc dans ce contexte que vivent les contrôleurs aériens qui ont sur leurs épaules la responsabilité de guider et d’assurer la sécurité des mouvements de tous les avions civils et militaires dans les airs et au sol, y compris l’avion présidentiel. « C’est ainsi qu’après avoir tant alerté, et fait preuve de tant de résilience pour gérer l’espace aérien de près de quatre (4) millions de km² sous notre responsabilité, avec un maximum de professionnalisme, nous, contrôleurs aériens du Centre ATS de Dakar, réunis en une Journée Extraordinaire. Lors de l’Assemblée générale du jeudi 12 décembre 2024, nous déclarons à l’unanimité que nous ne sommes plus en mesure de gérer de manière sûre, régulière et ordonnée le trafic aérien qui nous est confié », informent les deux syndicats dans une note transmise à la rédaction.
Par conséquent, en l’absence d’activation par l’ASECNA du plan de mesures exceptionnelles aussi appelé plan de contingence, les deux associations syndicales disent se réserver le droit de prendre des mesures restreignant le trafic aérien afin de réduire la charge de travail. à un niveau raisonnablement gérable par les effectifs et les moyens techniques actuellement disponibles pour préserver la sécurité de millions de voyageurs, la santé des contrôleurs aériens ainsi que nos outils de travail.