Le 1er janvier 2025, la Moldavie a été confrontée à une coupure totale de ses approvisionnements en gaz naturel russe. Cette évolution marque une escalade des tensions énergétiques qui ravagent l’Europe depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. La situation, déjà critique pour l’économie moldave, est désormais source de vives inquiétudes. Explorons les tenants et les aboutissants de cette crise qui paralyse le tissu industriel du pays.
Un choc énergétique majeur
Jusqu’à récemment, la Moldavie dépendait largement des livraisons de gaz russe transitant par l’Ukraine. Avec l’arrêt des livraisons, les conséquences sont immédiates : plus de 90 % des industries de la région sécessionniste pro-russe de Transnistrie sont à l’arrêt, selon Sergueï Obolonik, représentant économique local. En effet, le gaz constituait une ressource essentielle pour des secteurs comme la métallurgie et la chimie, piliers économiques de la région..
Cette décision intervient dans un contexte de conflits financiers prolongés. Gazprom, un fournisseur russe, a exigé des paiements que la Transnistrie ne pouvait pas honorer, rejetant la responsabilité sur Chisinau. Cette accumulation de dettes a entraîné une rupture d’approvisionnement, plongeant les habitants dans une crise énergétique majeure.
Conséquences économiques et sociales
Les impacts de cette coupure sont multiples et graves :
La Transnistrie, région de 450 000 habitants, voit son secteur industriel complètement paralysé. Seules les entreprises agroalimentaires fonctionnent encore, mais à capacité réduite.
Les fermetures d’usines ont déjà entraîné des licenciements massifs, aggravant une situation économique déjà précaire.
Les autorités moldaves recommandent aux habitants de « s’habiller chaudement » et de se regrouper dans une seule pièce pour économiser l’énergie. Une situation critique touche également les écoles, avec 131 établissements et 147 jardins d’enfants déconnectés du réseau énergétique.
- Risque de crise humanitaire :
Les températures hivernales rendent la situation particulièrement dangereuse. Les familles sont privées de chauffage et les infrastructures de santé peinent à répondre à des besoins croissants.
Un défi géopolitique pour la Moldavie
Cette crise énergétique illustre les défis géopolitiques auxquels la Moldavie est confrontée. Proche de l’Union européenne (UE), le pays cherche à diversifier ses sources d’énergie, mais les alternatives sont limitées. Même si la Roumanie a fourni un soutien crucial en matière d’électricité, celui-ci reste insuffisant pour compenser la perte de gaz..
L’arrêt des livraisons via l’Ukraine s’inscrit également dans une stratégie de pression du Kremlin sur les pays occidentaux. Selon Daniel Voda, porte-parole du gouvernement moldave, cette réduction constitue un « chantage énergétique » visant à affaiblir les aspirations pro-européennes de la Moldavie.
Solutions et alternatives énergétiques
Pour sortir de cette impasse, plusieurs pistes sont envisagées :
- Importation de gaz liquéfié (GNL) :
L’UE et la Moldavie étudient des partenariats pour accroître les importations de GNL via des terminaux en Roumanie et en Bulgarie.
- Développement des énergies renouvelables :
La Moldavie accélère ses projets d’énergie solaire et éolienne, mais ces solutions nécessitent des investissements et du temps massifs.
- Renforcement du réseau européen :
L’UE a appelé à une coordination accrue pour apporter un soutien immédiat à Chisinau, notamment des prêts d’urgence et des livraisons de gaz transitant par d’autres pays voisins.
Source | Volume (avant la mise en sourdine) | Volume (après la mise en sourdine) |
---|---|---|
Gaz russe | 2 milliards de m³/an | 0 |
Électricité (Roumanie) | 20 % | 40 % |
Énergies renouvelables | 10 % | 15 % (estimation) |
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