Reprise il y a quelques mois pour un euro symbolique, le Leader Price de Montmirail a été abandonné par la nouvelle gérante qui ne paie plus les salaires de ses salariés.
Des frigos qui tombent en panne et ne sont pas réparés, des fournisseurs mieux payés et des rayons vides… Telles sont les conditions dans lesquelles travaillaient les salariés de Leader Price à Montmirail (Marne). Et la situation n’a fait que se dégrader dans ce magasin abandonné puisque les cinq salariés ne sont plus payés depuis trois mois.
Un déclin qui a commencé l’été dernier, après la reprise du supermarché par un nouveau gérant pour un euro symbolique : « Elle est arrivée en mars. Nous pensions qu’elle était bonne. Mais fin juillet, plus de livraisons. Et on voyait que nos fiches de paie arrivaient de plus en plus tard », a expliqué un employé du magasin à BFMTV.
Les fiches de paie n’arrivent finalement plus du tout à partir d’octobre. À tel point que les salariés ont pris un arrêt maladie en novembre. Le magasin a été immédiatement fermé. “Je suis toujours sous contrat donc je ne peux pas postuler au chômage et je ne perçois aucune indemnité journalière car mon patron n’envoie pas les fiches de paie à la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie, NDLR)”, poursuit la salariée interrogée par BFMTV.
Une audience au Tribunal de Commerce le 16 janvier
Elle et ses collègues ont alerté la CGT, qui a découvert que le propriétaire du magasin possédait cinq autres supermarchés connaissant un scénario similaire. Concernant le magasin de Montmirail, une audience devant le tribunal de commerce de Paris est prévue le 16 janvier.
«Nous voulions passer par la justice et la fermer pour qu’il y ait enfin une rupture de contrat, pour qu’ils puissent au moins obtenir le chômage. Après, on passerait par les prud’hommes pour récupérer les salaires et on verra s’il faut aller encore plus loin, jusqu’à des poursuites pénales, s’ils ont vraiment été bernés dès le début”, explique Steve Boucly, secrétaire départemental de le syndicat CGT dans la Marne.
En attendant, la ville tente d’aider les salariés concernés : « Nous avons ouvert notre marché de Noël aux salariés. Ils ont eu la possibilité d’installer gratuitement un stand pour vendre quelques crêpes et quelques boissons chaudes. Ensuite, nous avons ouvert une épicerie solidaire pour aider», raconte Pascal Hourlier, maire de Montmirail.
L’élu espère trouver au plus vite un repreneur pour le magasin. Contacté par BFMTV, le propriétaire n’a pas répondu à nos demandes d’interview.
Blandine D’alena, Alizé Boissin, Corentin Guist’hau and Mathilde Danion
