- Le tourisme hivernal dans notre pays attire le désir de touristes de tous horizons et/ou les stations de ski jouent un rôle économique important. Quelles sont les principales conséquences du manque de neige et de pluie sur les activités touristiques en montagne ?
Nous observons également une évolution des attentes touristiques ces dernières années. Ils recherchent des expériences plus diversifiées et souhaitent découvrir une multitude de facettes d’une destination dans un temps limité, quinze jours maximum. Le tourisme de montagne ne représente qu’une partie de leur séjour, et sa durée est souvent réduite à deux jours en moyenne.
L’optimisme des professionnels du tourisme est souvent lié aux prévisions météorologiques. Les avertissements de chute de neige suscitent un regain d’intérêt et peuvent entraîner une concentration des activités sur de courtes périodes. Au-delà du secteur touristique, les conséquences économiques du manque de neige ont des répercussions sur l’emploi local et le développement économique des régions de montagne.
- Quels sont les défis auxquels sont confrontées les communautés locales dépendantes du tourisme hivernal ?
Notre principale difficulté réside dans la sécheresse hivernale qui touche particulièrement les stations de ski de l’Oukaïmeden, du Toubkal et d’Ifrane-Michlifen. De plus, le réchauffement climatique constitue un défi majeur en été. Il est urgent de développer les villages de montagne et de trouver des alternatives économiques en période de ralentissement. La grande traversée du Haut Atlas, qui nécessitait 22 jours de marche, n’est plus réalisable en raison des changements environnementaux.
- Comment les stations de ski s’adaptent-elles à ces changements climatiques ? Quelles nouvelles activités sont proposées comme alternatives ?
Comme vous le savez, les guides touristiques se répartissent entre guides de villes et guides de circuits touristiques et guides d’espaces naturels. Même si la loi 05.12 relative à l’organisation des guides touristiques offre une possibilité de reconversion professionnelle, son application est toujours attendue.
De nombreux guides expérimentés souhaitent changer de spécialité mais sont bloqués par l’absence de texte réglementaire. Nous avons récemment manifesté, le 4 décembre, devant le siège du ministère du Tourisme, pour exiger l’accélération de cette procédure. En attendant, nous travaillons en étroite collaboration avec des agences de voyages.
Pour faire face à ces défis, il est essentiel de développer une stratégie de diversification des activités touristiques de montagne. Il peut s’agir de promouvoir d’autres activités de plein air (randonnées, VTT, etc.), de développer un tourisme culturel et patrimonial, ou encore d’organiser des événements tout au long de l’année.
- Comment développer un tourisme de montagne durable et attractif toute l’année ?
Les habitants des villages doivent également préserver ces ressources naturelles, en les impliquant dans la gestion desdites ressources naturelles et dans le développement touristique, afin qu’ils deviennent de véritables ambassadeurs de leur territoire.
Les agences de voyages ont un rôle clé à jouer. Il convient de les inciter à intégrer des séjours à la montagne dans leurs offres, en privilégiant les destinations moins connues du Petit Atlas, du Moyen Atlas et du Grand Atlas. Sans oublier de soutenir les habitants en cas de catastrophe naturelle : tremblement de terre, inondations, incendies… pour les aider à poursuivre leurs activités.
Recueilli par
Safa KSAANI