L’intervention du président de la République, mardi 31 décembre, n’a pas convaincu la gauche, où est critiquée la déconnexion du chef de l’Etat. Les macronistes ont salué ce discours, tandis que la droite a accueilli des vœux « empreints d’humilité et de lucidité ».
Le discours d’Emmanuel Macron pour souhaiter une bonne année aux Français, diffusé à 20 heures mardi 31 décembre, a fait partie du saut à gauche. « Déconnecté », « arrogant et autoritaire », « souhaits d’impuissance »des critiques ont surgi lorsque le Président a admis que la dissolution de l’Assemblée nationale en juin avait entraîné « plus de divisions que de solutions ».
» Déconnecté, Emmanuel Macron commente son échec à la télévision. Dans l’attente de demain, que son départ nous permette de construire des jours meilleurs pour tous »a écrit sur X la vice-présidente de l’Assemblée, l’insoumise Clémence Guetté.
Images du procès Pélicot
La députée écologiste Sandrine Rousseau, elle, a jugé “indécent” l’utilisation d’images de la cérémonie d’inscription de l’avortement dans la Constitution et du procès de Gisèle Pelicot en ouverture des vœux d’Emmanuel Macron. » Utiliser l’IVG (initiative parlementaire de gauche) et les images de Gisèle Pelicot après avoir dit que Depardieu faisait honneur à la France. C’est indécent”elle a réagi sur X. “Puisqu’Emmanuel Macron annonce vouloir recourir au référendum, qu’il commence par un référendum sur les retraites”a-t-elle également suggéré tandis que le président a suggéré qu’il pourrait convoquer un ou plusieurs référendums en 2025.
Dans un billet plus énigmatique, le chef des rebelles Jean-Luc Mélenchon a écrit, également sur X : « Tant que la parenthèse n’est pas fermée, le projet sera douloureux. Il faut finir le travail… » Référence, encore, à la volonté de la France Insoumise que le chef de l’Etat soit limogé.
Un souhait repris par la chef des insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot, qui s’est exprimée sur le même réseau social. « Dans son discours au pays, Macron n’a pas eu un mot pour ceux qui ont faim, qui dorment dans la rue ou dans des logements précaires. Pas un mot pour les victimes de sa politique. Pas un mot pour le peuple palestinien qui subit un génocide. Oui, 2025 sera une belle année. Celui où nous parviendrons à destituer ce Président arrogant et autoritaire.»
Ailleurs au Nouveau Front populaire, le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a choisi l’ironie pour railler les vœux présidentiels. «Après avoir obstinément refusé le référendum sur la réforme des retraites, Macron envisage de consulter les Français. Nous ne manquons pas d’idées à lui soumettre. En 2025, Macron découvre la démocratie. Tout arrive ! »il a publié sur X.
Enfin, les socialistes ne sont pas en reste : le député Arthur Delaporte juge ces volontés présidentielles comme celles de «impuissance » : « Une vague déclaration, un timide mea culpa sur la dissolution mais aucun regret sur sa politique injuste, une faiblesse masquée par une vague annonce de référendum ou de retour aux urnes ? Qu’il écoute déjà le message de juillet !
Les macronistes en phase
Les membres du camp présidentiel en sont, sans surprise, convaincus. A l’image de la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, qui a salué sur BFMTV «des annonces très concrètes»ainsi que « la capacité d’humilité » du Président de la République « envers nos concitoyens ».
Même son de cloche chez le patron des députés Modem Marc Fesneau qui salue « des vœux lucides sur nos difficultés, nos impasses et nos réussites en 2024 et tournés vers l’avenir de la France et de l’Europe en 2025. » Il continue : « Une intervention qui nous engage tous à la responsabilité et à l’unité. Et la volonté que certains sujets puissent être décidés par les Français. Un Président engagé envers notre pays et garant des institutions.» Pour Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint des Républicains, la dernière composante du « socle commun », “Les vœux du président étaient empreints d’humilité et de lucidité sur la situation.”
Enfin, pour l’extrême droite, un possible référendum représenterait « une opportunité en or »juge Aleksandar Nikolic, porte-parole du Rassemblement national. “J’espère qu’il ira jusqu’au bout, que les Français seront enfin consultés, car depuis trop longtemps la politique qui a été menée va à l’opposé de ce que veulent les Français dans les enquêtes d’opinion”a-t-il déclaré sur BFMTV.