“Avant, je pensais que les Rois Mages étaient la couronne, le gâteau… et un peu de Sheila”

“Avant, je pensais que les Rois Mages étaient la couronne, le gâteau… et un peu de Sheila”
“Avant, je pensais que les Rois Mages étaient la couronne, le gâteau… et un peu de Sheila”

Le Gardois a créé la Fondation Magos, à Malaga : une collection exceptionnelle dédiée aux Rois Mages et à travers laquelle il veut promouvoir le dialogue interculturel.

Le réalisateur de documentaires Joël Soler, né à Alès, vient d’inaugurer la fondation Magos à Malaga (Espagne), où il vit, en présence d’ambassadeurs, de deux prix Nobel de la paix et de représentants de la Cour pénale internationale. ou l’acteur Antonio Banderas… Un recueil exceptionnel sur le monde des Rois Mages, qui se veut un témoignage d’ouverture.

Il y a quelques années, vous sortiez d’une prison turque où vous aviez été enfermé sans motif valable (lire ci-dessous) et vous nous avez accordé une interview. Là, vous ouvrez une fondation destinée aux Rois Mages… Que s’est-il passé entre-temps ?

Je suis allé en Turquie pour faire des repérages pour un documentaire sur les Trois Rois. Cette visite en Turquie a renforcé cette idée que le message des Rois Mages, message de coexistence entre les cultures, est très malmené. C’est ce qui m’a poussé à créer la fondation Magos.

Pourquoi étiez-vous intéressé par ces personnages, les Rois Mages ?

C’est lié à deux choses. Il y a d’abord mes origines andalouses, avec ce mélange Est-Ouest. J’ai des ancêtres maures convertis au christianisme. Je vais souvent à Grenade. L’Alhambra était un grand lieu de coexistence… C’est un thème qui me touche personnellement. Ma famille est une famille pied-noir. Après l’Andalou, ils partent pour l’Algérie. Toute cette histoire d’Est-Ouest me hantait, même si je suis née à Alès.

Puis vous avez eu une révélation en Ethiopie…

Oui, lors de mon voyage, je suis allé à Aksoum. Et j’y ai vu le tombeau du roi mage Balthazar. ça m’a intrigué. Pour moi, les Rois Mages étaient la couronne, le gâteau et une petite Sheila. En Ethiopie, il existe toute une histoire autour de Balthazar, descendant du roi Salomon et de la reine de Saba. J’ai trouvé l’histoire incroyable. J’ai commencé à faire des recherches sur les autres Mages, j’ai trouvé des textes romains du Ier siècle, les premiers Théologiens d’Orient… L’Histoire me fascinait. J’ai commencé à travailler dessus et je me suis dit que plutôt que de faire un documentaire, j’allais faire une exposition, mêlant œuvres d’art et tournages du monde entier. Comme dans le sud de l’Inde où le baptême des mages est célébré chaque année, lors d’une grande procession.

Comment est cette fondation Magos ?

Il s’agit tout d’abord d’un large recueil sur les Rois Mages et les rois d’Orient qui participèrent à la coexistence. Phéniciens, Nabatéens… La collection sur les Rois Mages est la plus importante au monde. Peintures-sculptures, des XIVe et XVe siècles, objets d’art qui représentent leur environnement. Nous avons plus de 2000 pièces. Nous avons pu constituer cette collection grâce au soutien de partenaires, dont le plus important est une organisation d’Abou Dhabi, chargée de promouvoir le document de fraternité universelle, signé entre le pape et le chef musulman sunnite de la mosquée Al-Azhar. . Toutes les pièces appartiennent à la fondation Magos sauf une, prêtée par l’artiste Berrocal.

Est-ce une exposition destinée à être itinérante ?

Oui, l’idée est que l’exposition tourne, notamment en . Malaga n’était que le début de l’aventure.

Alors les Rois Mages ont vraiment existé ?

Hormis le tombeau du roi Balthazar en Éthiopie, on ne peut pas dire qu’il existe des preuves archéologiques de l’existence des Rois Mages. Par contre, il y a l’histoire des écrits qui est très importante. Nous avons des écrits du 1er siècle qui parlent de ces Rois Mages. Bien sûr, il y a la Bible, avec le passage de Saint-Mathieu, mais il y a aussi de grands théologiens du Ier siècle, ou encore les Romains. Flavius ​​​​Iosephus parlait ainsi des sages venus de Perse, qui cherchaient un nouveau messie.

Quel message mettez-vous derrière cette collection ?

Un message de coexistence, de dialogue des cultures. Par exemple, nous avons dans notre collection 1200 timbres représentant les Rois Mages dans 150 pays. Il y a un vrai côté universel. Aujourd’hui, la sagesse a déserté de nombreux palais présidentiels. Nous maintenons que le dialogue est possible. Magos est le sage, celui qui peut faire de grandes choses. Et nous essayons de promouvoir cela.

Un réalisateur qui n’a pas peur

Réalisateur de films documentaires, Joël Soler a rapidement orienté son travail sur l’univers des dictateurs. Il a notamment réalisé Oncle Saddam, sur Saddam Hussein, et la série Despot Housewifes sur les épouses de dictateurs. En 2021, après une incarcération en Turquie pour des raisons qui se révèlent fallacieuses, il témoigne sur les conditions de détention et dénonce les violations des droits humains.

 
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