A travers cette mesure, la municipalité de la capitale économique italienne, ville la plus polluée du pays, souhaite améliorer la qualité de l’air.
L’époque de Rocco et de ses frères, où Annie Girardot, embrassée par son amant près d’un restaurant en plein air milanais, tirait nonchalamment sur sa cigarette, n’est plus. La ville italienne interdit, à compter du 1er janvier 2025, de fumer dans tous les espaces publics. Cette décision municipale, votée en conseil en 2020, entre en vigueur.
Certains lieux sont déjà touchés par cette interdiction depuis 2021 : les arrêts de bus, les parcs, les aires de jeux, les cimetières et les installations sportives comme les tribunes des stades. Cette fois, ce sera également le cas dans la rue, sous peine d’une amende comprise entre 40 et 240 euros. Seule exception à la règle : si vous êtes à au moins 10 mètres d’une autre personne.
« Décourager les modes de vie nocifs pour la santé »
L’objectif de la municipalité, selon un communiqué publié le 26 décembre : « améliorer la qualité de l’air de la ville » et « protéger la santé des citoyens »notamment contre le tabagisme passif. « Il s’agit avant tout d’une action de sensibilisation qui vise à décourager les modes de vie nocifs pour la santé de tous, pas seulement des fumeurs »dit la députée à l’environnement, Elena Grandi. Elle-même fumeuse, l’élue promet qu’elle le fera “la première à changer ses habitudes”.
La ville, administrée depuis 2016 par le maire de centre-gauche et membre du Parti Vert italien, Giuseppe Sala, s’engage à réduire la pollution. Début 2024, il a proposé d’interdire les voitures dans le centre-ville de Milan. Même si la mesure n’a pas encore été adoptée, des zones de circulation limitée ont vu le jour dans le centre historique.
Milan, la ville la plus polluée d’Italie
Milan, capitale économique de la péninsule italienne, est souvent citée comme la ville la plus polluée du pays. En février 2024, pendant quelques heures, la société suisse IQAir, qui établit en temps réel le classement des villes du monde à l’air le plus pollué, plaçait Milan en troisième position. Un podium partagé avec Lahore au Pakistan et Dacca au Bangladesh. Avec ses 1,4 million d’habitants, la ville lombarde, située dans un bassin entre Alpes et Apennins, souffre d’une mauvaise ventilation et d’une forte concentration d’industries polluantes.
Selon l’agence régionale de l’environnement de Lombardie, le tabac est responsable, à Milan, de 7 % des particules fines dans l’air. En France, plusieurs villes commencent à interdire la cigarette en extérieur. C’est le cas de Strasbourg, qui a voté en juin dernier l’interdiction de fumer dans tous les parcs et jardins de la ville. Les plages sans tabac se multiplient également, de Ouistreham dans le Calvados à Nice.
