Les bonnes résolutions n’ont pas attendu 2025 à San Antonio : les Spurs ont battu les Clippers avec une grande maîtrise et une large marge (122-86), hier soir, lors de la dernière soirée de l’année 2024. Ils étaient menés par un Victor Wembanyama presque parfait. , imparable dans la raquette, cependant moins efficace de loin (1/6). Avec 27 points, dont 17 inscrits au premier quart-temps, Wemby termine meilleur buteur de la rencontre. Ses 9 rebonds, 5 passes décisives et 3 contres marquent une rencontre de haut niveau, d’autant que ces statistiques ont été réalisées en seulement 26 minutes, le Français rejoignant le banc à 8 minutes de la fin, le score étant acquis.
“C’est fou à quel point sa simplicité est spectaculaire”, décrit l’entraîneur des Spurs, Mitch Johnson. C’est toute une combinaison de voir ce jeune homme à la fois discipliné et terre-à-terre mais aussi doté d’une imagination et d’une créativité assez folles. Sa capacité à tout comprendre et à tout appliquer est vraiment particulière. » Victor Wembanyama a notamment beaucoup marqué à mi-distance, et sa capacité à être simple est presque nouvelle. « On ne cesse de lui dire : faites simple ! souligne Chris Paul. Mais il y a des moments où il fait son propre truc et vous dites : eh bien, ok… C’est évidemment difficile d’imaginer ce que ça fait d’être aussi grand et d’avoir autant de capacités en même temps. Tout le monde oublie que ce n’est que sa deuxième année. Profitez des progrès! »
Wemby est d’accord : « Je dois être capable de ne pas rater les choses simples », dit-il. Les grands joueurs respectent les fondamentaux. Je ne les maîtrise pas encore complètement. (Mitch) a raison quand il parle de simplicité. Qui se soucie des faits saillants ? Eh bien, cela intéresse certaines personnes, mais pas nous. Nous ne nous soucions que des résultats, des victoires, des défaites. Et sur le long terme, on n’échoue pas si l’on maîtrise les fondamentaux. »
Décembre a été un excellent mois pour le Français, avec une moyenne de 30 points par match lors de ses huit derniers matchs. Notamment parce qu’il trouve de plus en plus les positions de tir où il se sent le plus à l’aise. «Je dois faire confiance à mon instinct», poursuit-il. La folie arrive toute seule, je n’ai pas besoin de la forcer. Ce que j’ai besoin de provoquer un peu, c’est ce qui est moins naturel chez moi, certains fondamentaux notamment. »
Le spectacle avec Chris Paul
Dès le début du match, on comprend que Victor Wembanyama est déterminé à sécuriser le score le plus rapidement possible, et à ne pas aller se réveiller tôt, face à une équipe de Los Angeles affaiblie, qui avait joué la veille. Le pivot expérimenté des Clippers, Ivica Zubac, se familiarise rapidement avec la qualité du contre du Français. Puis Wemby a enchaîné avec un trois points, son unique de la soirée, avant de faire le show, dont un une-deux avec Jeremy Sochan pour un alley-oop spectaculaire. En face, seul James Harden tient un moment la comparaison (13 points au premier quart-temps).
Lors du deuxième quart-temps, Victor Wembanyama a joué un tour malicieux au Français d’en face, Nicolas Batum, en l’effaçant d’une feinte. Son coéquipier en Bleu l’empêche de marquer… en commettant une erreur. Puis Wemby s’amuse : sur un contre, il demande à Chris Paul, balle en main, de lui lancer la balle contre la planche. Panier réussi et grand sourire sur le visage du Français. “Je ne cherche pas à me vanter, mais j’essaie constamment de trouver de nouvelles façons d’améliorer mon jeu”, souligne Victor Wembanyama. Je dois me frayer un chemin dans des défenses qui s’adaptent et je n’ai pas peur de l’originalité. »
« Ce qui m’impressionne le plus chez Victor, c’est la façon dont il comprend comment les équipes adverses vont se défendre contre lui », analyse son coéquipier rookie Stephon Castle. Les adversaires ne mettent plus guère de gros joueurs contre lui, ils essaient de le déranger sur le terrain avec des joueurs plus petits. Et il sait parfaitement s’adapter. »
« Nous sommes dans une Conférence très difficile
Les Texans ont rapidement pris l’avantage, même si les Clippers semblaient, à un moment donné, avoir trouvé la solution face à l’incroyable qualité de blocage de Wembanyama : Norman Powell, notamment, a fait semblant d’attaquer le panier avant de tirer une passe pour Zubac, qui peut marquer tranquillement. “Il rend les matchs si faciles pour nous”, déclare Chris Paul. J’ai même tendance à le prendre déjà pour acquis. Sa défense, ses contre-attaques : je n’ai jamais rien vu de pareil. Il a affronté de grands défenseurs cette saison mais il trouve toujours une solution. »
Vingt points d’avance à la mi-temps : San Antonio est aux commandes et la seconde mi-temps ne sera qu’une formalité. En face, au sein d’une équipe qui avait visiblement l’esprit ailleurs, Nicolas Batum a peu joué (3 rebonds et 0 point en 12 minutes). Sidy Cissoko a profité d’un match sans suspense pour grappiller quelques minutes (2 points et 1 passe décisive en 5 minutes). Les Spurs empochent leur 17e victoire de la saison (pour 16 défaites). Après le match, Chris Paul fait semblant de ne pas savoir grand-chose. « Quel est notre bilan ? », demande-t-il. Victor Wembanyama le sait parfaitement.
« J’ai regardé le classement le matin, et après 3 défaites à l’extérieur, on était à peine dans la zone de play-in », constate-t-il. Nous sommes dans une Conférence très difficile, nous devons nous battre tous les soirs. Je suis fier de notre bilan. » On lui demande alors ce qu’on peut lui souhaiter pour 2025. « Du bonheur, de la santé… et des play-offs », finit-il par dire avec un grand sourire. C’était dit avec un sourire, mais cela ressemblait quand même un peu à une résolution.