l’essentiel
Dans son livre « Aux confins des coins denses (Nécessité du hasard) », le talent polymorphe de Germinal Le Dantec, incontournable de la culture locale, s’exprime à travers des récits vécus très surprenants.
La pagination complète de ce journal ne suffirait pas à contenir la biographie et le prestigieux carnet d’adresses de cet homme aux mille vies. Après avoir tracé son chemin poétique parmi les plus grands dans le Paname des trublions artistiques, avides de nouveaux horizons, il ira chercher ailleurs s’il y était (notamment en Amérique Latine), avant de s’installer, à l’aube des années 70. », dans le Tarn-et-Garonne, au gré des enchanteurs hasards de la vie. Musicien, chanteur, comédien mais surtout poète, Germinal Le Dantec est fait d’un bois rare, romantique et précieux. S’il a quitté la capitale, sa rive gauche et ses pairs célèbres il y a un demi-siècle (trop nombreux pour les citer ici), il reste fidèle à cet engagement pour la création et l’animation vivantes. socioculturel, avec le souvenir du festival Musicalam, à Saint-Nicolas-de-la-Grave, au début des années 80 ; les premiers pas de « Radio d’oc », à Moissac, ou la programmation et la direction du désormais mythique Dali, à Montauban. Il a également été l’un des piliers de plusieurs associations (Brouillons de culture, Cultures du cœur 82, etc.) et un animateur socio-éducatif auprès des réfugiés du centre Amar. Forgeron de mots, Germinal publie également ses écrits. Après « Bris de mots », paru en 2013, il revient aux éditions L’Harmattan pour « Aux confins des coins si denses », un recueil jubilatoire de tranches de vie, la sienne, rythmées elles aussi par des coïncidences chacune. improbable et pourtant bien réel. Retrouvailles impromptues, connexions troublantes, prémonitions qui interrogent… Au-delà du foisonnement métaphysique suscité (ces coïncidences hallucinantes sont-elles le fruit du déterminisme ou obéissent-elles aux lois des probabilités ?), on découvre un voyage de bohème porté par de magnifiques rencontres, de beaux amours. des histoires, mais des fractures aussi. La langue s’enlève et réussit cette prouesse de rester légère et aérienne dans un registre très soutenu. On aime suivre les pérégrinations de Germinal, guettant le mot juste à chaque détour de phrase. Mais la forme n’éclipse pas le fond, et ce recueil de nouvelles se présente aussi comme un témoignage : celui d’un troubadour qui a vécu cette époque émancipatrice où l’on a pu croire en un monde meilleur.
L’ouvrage vient d’être publié et est disponible sur Internet. Quant à Germinal, nous le retrouverons en mars, à Moissac, pour animer un atelier lecture à voix haute.
