Par
Souleymane Loum
| 31 décembre 2024 à 12h26
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Généralement, lorsque l’on parle de la Corée du Nord, c’est pour évoquer ses lancements intempestifs de missiles balistiques, la menace nucléaire qu’elle fait peser sur ses voisins et sur le monde, les dirigeants exécutés pour leurs manquements, le train blindé One de Kim Jong, les ballons poubelles que Pyongyang lance vers elle. La Corée du Sud ou les soldats nord-coréens qui servent de chair à canon sur le théâtre de guerre russe. Le dirigeant nord-coréen met tout cela au placard – mais cela ressortira encore – pour en dessiner un méga projet étonnant à bien des égards : Un nouveau complexe hôtelier niché en bord de mer…
Le tourisme de luxe pour désenclaver le pays le plus fermé du monde et faire autre chose que l’économie de guerre, telle est la bonne résolution de Kim Jong Un pour 2025. Le virage a été officialisé ce mardi 31 décembre par les médias d’État, après une visite étape de le dirigeant nord-coréen. Il a donné le ton au «premier grand pas» pour une potentielle réouverture de son pays, à grande échelle. On parle d’évoluer vers le développement du tourisme, rapporte l’agence de presse nord-coréenne (KCNA).
Kim Jong Un a exprimé son «grande satisfaction» notant que les installations sont déjà en place. “Ils peuvent donc être utilisés pour accueillir d’importants événements extérieurs, politiques et culturels de l’État.», souligne KCNA. Cela montre que l’État tout-puissant n’est jamais loin, le rêve a ses militants. A noter que le dirigeant nord-coréen a visité les infrastructures en compagnie de sa fille Kim Ju Ae, que l’on voit de plus en plus en public, sans doute pour faire comprendre aux esprits qu’elle succédera à son père, comme ce dernier. l’a fait avec son père, et ce dernier avec son père…
Les médias d’État dressent le portrait de leur leader »régalant vos yeux d’un sourire éblouissant« . Des images mises en ligne par KCNA le montrent lui et sa fille marchant le long de la mer ou flânant entre une nuée d’hôtels déserts. Kim Jong Un avait montré un grand appétit pour l’industrie touristique dans les premières années de son règne, mais son côté guerrier a rapidement pris le dessus.
Le pays a un peu rouvert ses portes en août 2023 après presque 4 ans de fermeture totale des frontières à cause de la pandémie de Covid-19, même les ressortissants nord-coréens se sont vu interdire de rentrer chez eux. Rien ne s’est passé. Les premiers étrangers à avoir foulé le sol nord-coréen depuis la fin des restrictions ont été un groupe d’une centaine de touristes russes, ils ont débarqué à Pyongyang et dans une station de ski près de Wonsan en février 2023…
Normal, pourrait-on dire, compte tenu de la qualité des liens entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue nord-coréen, d’autant plus que le premier a envahi son voisin, l’Ukraine, en février 2022. Mais avant même la pandémie, le tourisme en Corée du Nord était réduit à sa plus simple expression, à peine 5 000 touristes occidentaux par an, selon les agences spécialisées. Les Américains occupaient 20 % de ce marché, jusqu’à ce que Washington ferme le robinet suite à l’incarcération et au décès d’un étudiant américain, Otto Warmbier, en 2017.
Avec ce nouveau mégaprojet, le dictateur veut clairement offrir à sa population autre chose que la famine et la terreur. Il faut peut-être aussi y voir un cadeau bienvenu au président américain Donald Trump, dont les relations avec Kim Jong Un sont très cordiales. Rappelons qu’en juin 2019 le républicain s’est rendu à sa rencontre sur le sol nord-coréen, avec même des gestes d’amitié qui ont surpris le monde. Alors pourquoi pas une réédition de ce voyage historique, dont les retombées ont été rapidement enterrées dès l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche.
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