Encore une année faste, où nos deux critiques gastronomiques ont pu constater l’effervescence du milieu de la restauration à Montréal, mais aussi partout au Québec. Grandes ou petites tables, saveurs d’ici ou d’ailleurs, il y avait de quoi se régaler !
Les choix d’Iris Gagnon-Paradis
Le repas de l’année : Chez Renard
Je vous en ai parlé il y a à peine deux semaines, mais je persiste et signe. Était-ce la lumière dorée de la fin août qui embrassait le paysage des Îles-de-la-Madeleine, la chaleur qui se dégageait de cette buvette située dans une petite maison ou tout simplement les plats qui étaient non seulement absolument délicieux, mais aussi très inventifs et, en plus, , presque entièrement composé d’ingrédients madelinots locaux, qui m’a laissé sans voix ? Sans doute un peu de tout ça. Chez Renard m’a offert sans aucun doute mon plat préféré de 2024.
Lire notre critique : « Chez Renard : au cœur des Îles »
La surprise : Chez Jean-Paul
Un parfait d’oursin avec une mousse de poulet au beurre ; un chicharron fourré à la crème d’aneth et un filet d’anchois ; une composition feuilletée de yaourt au lait de brebis, de concombres marinés, d’un granité de chartreuse et de concombre, d’une émulsion d’oignons verts ; une mousse de fraise accompagnée d’une crème anglaise légèrement fumée et… de pancetta maison au poivre de Sichuan ! Nul doute que je suis allé de surprise en surprise lors de ce repas mémorable chez Chez Jean-Paul. Tout a-t-il été fait à la perfection ? Peut-être pas, mais la créativité à laquelle j’ai goûté ici m’a ébloui !
Lire notre critique « Chez Jean-Paul : classe et audace »
Le locavore : Environs du Restaurant
Approvisionnement local, réduction du gaspillage alimentaire, revalorisation des aliments : de plus en plus de restaurants tentent d’appliquer ces principes. Mais j’ai rarement vu un endroit aller aussi loin dans cette philosophie que le Restaurant Alentours, au Québec, qui a fait le pari de s’approvisionner uniquement dans un rayon de 150 km de son restaurant, à quelques exceptions près. Un tour de force qui m’a procuré de véritables émotions en dégustant des plats magnifiques et ingénieux, réalisés avec un grand souci du détail. Vraiment, chapeau bas !
Lire notre revue « Restaurant Alentours : de la contrainte naît la créativité »
The experience: Le Cabaret l’Enfer and La Tanière3
Après le règne des plats réconfortants et des formules conviviales, verra-t-on le retour d’un mouvement vers la haute cuisine ? Au-delà des nappes blanches et du raffinement, je crois que les gens rechercheront avant tout une expérience unique, surtout avec le prix que peut coûter ce type de soirée. Deux endroits qui explorent cette veine sont Le Cabaret l’Enfer, à Montréal, et La Tanière.3au Québec. J’ai non seulement eu la chance de vivre les deux, mais aussi d’assister à une soirée de haut vol réunissant les deux établissements, au Cabaret l’Enfer. Le niveau d’expérimentation à La Tanière3 est sans égal, notamment dans son exploration des ingrédients locaux, tandis que Le Cabaret l’Enfer propose une expérience un peu moins cérébrale, plus hédoniste et des plats finement élaborés. Pour se faire plaisir en 2025 !
Lire notre critique « Cabaret l’Enfer : une œuvre d’art »
Le nouveau repaire : Miracolo
Nous aimions déjà Majestique et Darling. Mais en ouvrant Miracolo, le restaurateur Richard Holder et ses partenaires ont véritablement frappé un coup de circuit. En une nanoseconde, l’endroit juste à côté de Schwartz est devenu le nouvel endroit cool où aller boire un verre – apéritif ou tard le soir –, manger un morceau ou un repas complet, assis en couple au bar ou en mode groupe festif. Un classique instantané, sur lequel j’ai l’impression de revenir souvent en 2025. Dans l’assiette, cette « Italian Majestique » est également une réussite. C’est beau, c’est savoureux, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets.
Lisez notre article « Miracolo : Miracle sur Saint-Laurent »
Les choix d’Ève Dumas
La révélation : Heni
Les retours ont été favorables, mais la très agréable surprise n’en a pas été moins grande. Heni ne ressemble à rien de ce qui se fait ailleurs à Montréal. Le chef Julien Robillard cuisine à sa manière les plats du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, y compris en les combinant avec les traditions québécoises. Aux côtés d’une agence de représentation de vins, Sienna, le restaurant propose des crus d’ici, du Liban, de France, de Grèce, etc. De plus, le sous-sol cache l’un des meilleurs bars à cocktails de la ville, Badin, où vous commencerez ou prolongerez votre soirée.
Lire notre article « Heni, le véritable bouillon de culture(s) »
L’obsession : La pizza !
J’ai mangé BEAUCOUP de pizza en 2024. Une mise à jour des nombreux styles maintenant offerts à Montréal s’imposait. Le napolitain a eu son heure de gloire, le romain al taglio aussi. C’est désormais au tour de New York (et Brooklyn), du New Jersey et de New Haven de briller, avec des spots comme Marci, Maps, Star Bar (de l’équipe Pizza Bouquet), Brooks et Welldun, entre autres. On dit oui à ces croûtes croustillantes !
Lisez notre guide « Les meilleures pizzas à Montréal »
Lire notre article « Pizzas en tout genre »
Le nouveau classique : Le Violon
Après un bref « exil » à Hudson, le chef Danny Smiles est revenu en ville pour cuisiner. Avec sa formidable équipe, il a repris les locaux de la défunte Maison publique et lui a donné lumière et élégance. La cuisine du Violon est exactement ce que l’on aura envie de manger en 2025 : simple, précise et délicieuse. Tout est commandé à la carte, chacun peut donc décider du nombre de plats qui rythmeront le repas.
Lire notre article « Un Stradivarius sur le Plateau »
La découverte : Vin de farce
Cette cave à manger veille à ce que les Sherbrookois soient bien nourris et abreuvés, affamés et assoiffés de découvertes. La jeune chef Isabelle Charest maîtrise l’équilibre créativité/gourmandise. Passionnés de vin, Charlie Abran Fréchette et Raphaël Rioux garnissent leur petit local d’une multitude de belles bouteilles et les accompagnent bien jusque dans les verres des clients.
Lire notre revue « Vin Polisson, des plats malins »
Revenez-y : Dunya
J’attendais avec impatience l’ouverture de ce comptoir de shawarma et falafel. On espérait enfin que les petits locaux à l’angle de la rue Sherbrooke et du boulevard Saint-Laurent seraient occupés par un commerce qui resterait. Dunya n’a pas déçu et j’y suis allé au moins cinq ou six fois entre septembre et décembre. Des sandwichs ou des assiettes à moins de 10 $, une salade à 5 $, des frites excellentes, des sauces maison, le tout bien meilleur que dans les chaînes que je ne nommerai pas… c’est du pur bonheur.
Lisez notre article « La simplicité a si bon goût »
Trois fermetures qui font mal
Pullman
Le bar à vin fondé il y a plus de 20 ans par Catherine Bélanger et Bruno Braën a fermé ses portes au printemps en raison, entre autres, de l’impasse dans les négociations avec le nouveau propriétaire des lieux.
Paloma
Le chef Armand Forcherio a pris sa retraite. Lui et sa fille Rosalie ont décidé de mettre un terme immédiatement à la belle aventure Paloma.
Marconi
L’année 2024 aura aussi été la dernière, après huit ans, du restaurant Marconi, du chef Mehdi Brunet-Benkritly. De délicieux souvenirs de petites assiettes surprenantes resteront gravés dans la mémoire des habitués.
Ève Dumas, La presse