Après la séquence de lundi où Élisabeth Borne, la ministre de l’Éducation nationale, semblait tourner le dos à deux enseignants qui l’interrogeaient sur la situation à Mayotte, l’un des enseignants invités sur RMC a encore déploré la communication de la ministre. Il dénonce un manque de communication de la part du gouvernement.
Élisabeth Borne a dénoncé une « séquence de tronquet ». En déplacement à Mayotte lundi avec le Premier ministre François Bayrou, le ministre de l’Éducation nationale a été interrogé par deux enseignants. Un échange filmé et diffusé en direct.
Les enseignants dénoncent particulièrement les distances que les habitants doivent parcourir pour accéder aux points de ravitaillement humanitaire. Mais l’échange ne durera pas. On voit sur la vidéo la ministre tourner les talons et s’en aller.
Dans un tweet publié sur X ce mardi matin, le ministre de l’Éducation a dénoncé une « séquence tronquée ». « La séquence tronquée diffusée ne reflète pas mes échanges avec les deux professeurs sortant du collège Kaweni. Par ailleurs, engagée dans le dialogue, consciente et préoccupée par la gravité de la situation, je me suis longuement entretenue hier avec la direction et les syndicats enseignants de la situation à Mayotte et des enjeux de la rentrée », écrit-elle.
« Incompétence totale »
Ce mardi matin, invité sur RMC, l’un des deux professeurs confrontés à Élisabeth Borne, a vivement critiqué la communication du gouvernement.
« J’ai simplement pu constater l’incompétence totale du gouvernement et le manque réel de communication entre les services de l’État qui n’étaient pas en mesure de vérifier l’acheminement de la nourriture et de l’eau potable aux populations qui souffraient de cette crise. Quand on voit un ministre qui n’est pas du tout au courant de ces élèves qui vont, je vous le rappelle, à l’école de la République et qui n’ont rien à manger, rien à boire pendant plus de 15 jours, car ça me dit beaucoup”, dit-il.
Il ajoute qu’il n’y a pas eu vraiment d’échanges comme semblait l’assurer Élisabeth Borne. « Nous avons dit ce que nous avions à dire. On a eu deux phrases de Madame Borne et puis du ministre qui lui a fait tourner le dos, c’est tout. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a plus rien eu après cette séquence”, explique-t-il.
Guillaume Descours journaliste RMC
