Le 8 octobre, vous affirmiez dans nos colonnes que l’année 2024 avait été rythmée par « l’absence d’une longue et belle période de très beau temps » mais que l’on retrouvait, en même temps, « des choses qui ne sortent pas de la norme ». « . Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Comment décrivez-vous cette année 2024 ?
Stéven Tual, météorologue : C’était un peu pénible, surtout l’été. Nous n’avons pas connu d’ensoleillement durable, sauf en octobre. Il y a eu 1 765 heures d’ensoleillement, ce qui symbolise un déficit d’environ 5 %. 961 mm de pluie ont été enregistrés. Il s’agit d’un résultat autour de la norme de 943 mm par an.
C’est une année « classique » qui rassemble toutes les caractéristiques du climat breton : des précipitations bien réparties, des mois d’hiver avec moins de soleil, des orages en automne… Depuis 2019, on a commencé à s’habituer à l’exceptionnel avec, souvent, une saison de l’année très différente de la norme. En 2024, cela a été exceptionnellement classique.
L’année a démarré sur les chapeaux de roues avec une fin d’hiver particulièrement pluvieuse.
En effet, 128 mm d’eau sont tombés en février (au lieu de 82 mm en moyenne), et 104 mm en mars (au lieu de 66 mm). Plus généralement, entre février et mai, il a plu l’équivalent de six mois en seulement quatre mois. Côté température, nous étions au dessus de la normale. Ceci s’explique par de fortes influences dépressionnaires et notamment des rivières atmosphériques venant des Antilles.
L’été s’est-il avéré si désastreux ?
Cela ressemblait au climat que nous devrions normalement avoir. Juin a été agréablement doux. Nous avons eu quelques matinées fraîches mais surtout 14% d’ensoleillement en plus que la norme. En juillet, rien d’extraordinaire. L’été n’a été ni humide ni soumis à un manque d’ensoleillement mais, en revanche, il a été particulièrement frais (-0,5°C en moyenne par rapport à la norme). Après 2012 et 2021, c’est la troisième fois en quinze ans que nous sommes aussi frais.
Y a-t-il des jours exceptionnels à retenir ?
Évidemment. On peut citer le 11 août, journée la plus chaude avec un thermomètre à 33,3° en moyenne. A l’inverse, c’est le 9 janvier qu’il a fait le plus froid avec des gelées à -4°C. Il faut remonter au 28 février 2018 pour retrouver une journée aussi froide.
L’automne et l’hiver ont encore été sujets à quelques tempêtes, que faut-il en retenir ?
Les dépressions Aitor fin septembre et Kirk début octobre ont apporté de la pluie et des troubles classiques. Il faut surtout rappeler l’impact de la tempête Caetano. Des rafales de vent allant jusqu’à 123 km/h ont également été enregistrées.
Depuis début septembre, la période est calme, grise, terne et un peu déprimante si l’on enlève la période d’agitation entre le 5 et le 24 octobre.