La crise entre le camp pro-occidental et le camp pro-russe s’aggrave en Géorgie. La cheffe de l’Etat sortante de Géorgie, Salomé Zourabichvili, a affirmé dimanche qu’elle restait la “présidente légitime”, mais a annoncé qu’elle quitterait le palais présidentiel dimanche, jour de l’investiture de son successeur, Mikhaïl Kavelashvili, pro-russe. . ultra conservateur et virulemment anti-occidental, désigné par le parti gouvernemental pro-russe, après des semaines de manifestations d’opposants pro-européens.
“Je reste le seul président légitime de Géorgie”a-t-elle déclaré devant le palais présidentiel devant une foule de partisans. “Je quitterai le palais présidentiel pour me tenir à vos côtés, emportant avec moi la légitimité, le drapeau et votre confiance”, a-t-elle ajouté.
Parallèlement, le « nouveau » président, Mikheïl Kavelashvili, ancien footballeur, a prêté serment dimanche au Parlement lors d’une courte cérémonie. Au moins 2.000 personnes, brandissant de nombreux drapeaux européens, se sont rassemblées devant le palais présidentiel pour dénoncer cette inauguration, nouvel épisode d’une crise politique qui dure depuis deux mois.
Un président menacé
La présidente sortante, Salomé Zourabichvili, prend d’énormes risques pour défier le gouvernement dominé par le parti pro-russe et d’extrême droite Rêve géorgien. Moscou mobilise donc toutes ses forces pour empêcher la Géorgie de tomber dans le camp occidental. . Lors d’un récent rassemblement, elle n’a pas hésité à affronter les policiers anti-émeutes, les interrogeant pour savoir s’ils étaient du côté de la Géorgie ou de Moscou.
Salomé Zourabichvili a été élue à la présidence en 2018 avec le soutien du parti Rêve géorgien mais est depuis devenue l’une de ses plus ferventes critiques, défendant les manifestants pro-européens et critiquant le virage du gouvernement vers la Russie et Vladimir Poutine. Dans un contexte de troubles politiques, elle a réussi à rassembler une opposition dispersée et à délivrer un message pro-occidental clair aux Géorgiens et à la communauté internationale. Depuis, le parti au pouvoir l’a clairement menacé de prison, ce qui a suscité de nombreux messages de protestation en Europe.