La Russie a lancé mercredi à l’aube plus de 170 missiles et drones sur le système énergétique ukrainien, une attaque « inhumaine » qui a causé la mort d’une personne et laissé, selon Kiev, des centaines de milliers de foyers sans électricité ni chauffage.
Il s’agit de la 13e attaque contre le réseau énergétique ukrainien en 2024, selon le principal fournisseur d’électricité privé du pays.
Jour de Noël occidental
Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse, estime qu’il s’agit d’un raid typique, même si son timing est particulièrement significatif. « C’est surtout le jour de Noël occidental (L’Ukraine a adopté le 25 décembre comme jour de Noël il y a seulement deux ans, ndlr), et non celui du Noël orthodoxe, c’est-à-dire lié à l’Église de Moscou. Mais au-delà, depuis plusieurs mois, la Russie prépare ces raids nocturnes, qui font partie de ses stratégies régulières», a-t-il expliqué mercredi dans l’émission RTS Forum.
Les infrastructures énergétiques sont une cible de choix car en attaquant le réseau électrique, vous touchez directement les habitations, les commerces et les commerces.
Les frappes sur les infrastructures énergétiques ont un impact direct sur la population civile, explique Alexandre Vautravers : « C’est une cible privilégiée car en s’attaquant au réseau électrique, vous touchez directement les habitations, les commerces et les commerces. Cela laisse un souvenir indélébile de Noël sous les bombes, dans la pénombre. C’est une attaque contre la psychologie de la population ukrainienne, une manière de la déstabiliser.
Le nombre de missiles utilisés, environ 70, est relativement modeste par rapport aux attaques précédentes, mais l’effet est néanmoins significatif, surtout à l’approche de l’hiver. « En général, ces raids mensuels comportent entre 80 et 110 missiles, donc celui-ci est plus limité », indique Alexandre Vautravers.
« Les forces ukrainiennes sont épuisées »
Militairement, les forces ukrainiennes sont épuisées, mais leur résilience reste forte, du moins à court terme. « Les forces ukrainiennes sont épuisées, particulièrement inquiètes de ce qui se passera après le 20 janvier (date de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, ndlr), avec des inquiétudes concernant la succession et l’approvisionnement en armes », poursuit l’expert.
Il souligne que l’armement ukrainien, notamment les missiles Patriot fournis par les Etats-Unis, reste diversifié et moins vulnérable à un éventuel blocus américain.
L’armée nord-coréenne manque d’expérience et de qualité, et l’ajout de soldats ne change pas grand-chose sur le front
Kiev a également récemment réagi à l’engagement de soldats nord-coréens aux côtés des forces russes, notamment dans la région de Koursk. Cette menace semble toutefois relativement contenue.
« L’armée nord-coréenne manque d’expérience et de qualité, et l’ajout de soldats ne change pas grand-chose sur le front », analyse Alexandre Vautravers. Il reconnaît toutefois qu’à l’avenir, ces troupes pourraient acquérir de l’expérience sur le terrain, ce qui pourrait changer la donne à moyen terme.