(Kiev) Des soldats nord-coréens blessés sont morts en Ukraine après avoir été faits prisonniers, a annoncé vendredi Volodymyr Zelensky, les Etats-Unis affirmant que les soldats envoyés par Pyongyang ne sont considérés que comme de la chair à canon.
Publié à 14h00
Mis à jour à 16h08
Ils subissent « beaucoup de pertes. Beaucoup. Et nous voyons que l’armée russe et les autorités nord-coréennes ne s’intéressent pas du tout à la survie de ces Coréens », a déclaré le président ukrainien dans son discours quotidien.
« Plusieurs soldats nord-coréens sont morts aujourd’hui. Nos soldats ont réussi à les capturer. Mais ils ont été très grièvement blessés et n’ont pas pu être sauvés”, a-t-il déclaré, avant de dénoncer “la folie dont sont capables les dictatures” en envoyant des soldats se faire tuer “dans des combats en Europe”.
« Tout est fait pour qu’il nous soit impossible de capturer des Coréens. Les Russes les envoient attaquer avec une protection minimale », a insisté M. Zelensky.
Les services de renseignement sud-coréens avaient révélé quelques heures plus tôt qu’un soldat nord-coréen fait prisonnier le 26 décembre par les Ukrainiens n’avait pas survécu à ses blessures.
« Plus de 1000 » tués ou blessés
Le même jour, Washington assurait que « plus d’un millier » de soldats déployés par Pyongyang en Russie pour lutter contre l’Ukraine avaient été tués ou blessés lors d’assauts « désespérés » dans la région frontalière de Koursk.
“Il est clair que les dirigeants militaires russes et nord-coréens les considèrent comme des troupes qui peuvent être sacrifiées”, a ajouté John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.
« Les forces nord-coréennes mènent des assauts massifs […] contre les positions ukrainiennes à Koursk. Ces vagues humaines n’étaient pas très efficaces […]. Nous estimons qu’à ce jour, plus de 1 000 personnes ont été blessées ou tuées, a-t-il déclaré.
Lundi, Volodymyr Zelensky a affirmé que près de 3.000 soldats nord-coréens avaient été « tués ou blessés » depuis leur engagement aux côtés des forces russes et Séoul a avancé le chiffre de 1.100.
L’implication d’une armée étrangère régulière a constitué une escalade majeure dans l’invasion lancée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine et entre dans une phase critique avec le retour dans moins d’un mois de Donald Trump à la Maison Blanche.
Pas d’« impact significatif »
Selon Kiev, 12 000 soldats nord-coréens, dont « environ 500 officiers », dont « trois généraux », se trouvent dans la région de Koursk, dont l’armée ukrainienne occupe depuis août plusieurs centaines de kilomètres carrés.
Ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont confirmé la présence de ce contingent.
L’état-major des forces sud-coréennes a également observé des préparatifs qui laissent croire que la Corée du Nord s’apprête à envoyer de nouvelles unités en Russie, pour renforcer ou relever celles déjà combattantes, en plus des drones.
Un traité de défense mutuelle historique entre Pyongyang et Moscou, signé en juin, est récemment entré en vigueur. Il prévoit une « aide militaire immédiate » en cas d’agression armée par un pays tiers.
“L’implication des Nord-Coréens dans les combats n’a pas eu d’impact significatif”, a toutefois déclaré mardi à l’AFP Yevgen Ierin, le porte-parole des renseignements militaires ukrainiens (GUR).
Selon lui, les troupes nord-coréennes n’ont pas l’expérience de la guerre moderne, notamment face aux drones devenus omniprésents sur le champ de bataille, et utilisent « des tactiques plus primitives, issues de la Seconde Guerre mondiale ou de l’après-Seconde Guerre mondiale ».
Sur le plan diplomatique, la Slovaquie a confirmé vendredi qu’elle acceptait d’accueillir des pourparlers de paix sur l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine ayant auparavant jugé « acceptable » qu’elle devienne une « plateforme » de dialogue.
“Si quelqu’un souhaite mener des négociations de paix en Slovaquie, nous serons prêts et nous l’accueillerons”, a déclaré le Premier ministre Robert Fico.