Un soldat nord-coréen fait prisonnier par les forces ukrainiennes après avoir été déployé pour combattre aux côtés des Russes est décédé, ont rapporté vendredi les renseignements sud-coréens. “Il a été confirmé, par l’intermédiaire d’une agence de renseignement alliée, que le soldat nord-coréen capturé vivant le 26 décembre vient de succomber à l’aggravation de ses blessures”, » a déclaré l’agence de renseignement dans un communiqué.
La capture d’un soldat nord-coréen était une première depuis que Kiev et les Occidentaux ont fait état de la participation des troupes de Pyongyang au conflit. Cette implication d’une armée étrangère régulière constitue une escalade majeure de l’invasion lancée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine et entre dans une phase critique avec le retour dans moins d’un mois de Donald Trump à la Maison Blanche.
Vendredi soir, le président ukrainien a annoncé que ce n’était pas un mais plusieurs soldats nord-coréens blessés qui étaient morts le même jour dans son pays après avoir été faits prisonniers, Volodymyr Zelensky accusant la Russie de ne pas avoir proposé à ces soldats qui« protection minimale ».
« Plusieurs soldats nord-coréens sont morts aujourd’hui. Nos soldats ont réussi à les capturer. Mais ils ont été très grièvement blessés et n’ont pas pu être sauvés. » a-t-il déclaré dans son discours quotidien, dénonçant « la folie dont sont capables les dictatures », qui envoie des soldats mourir « dans les batailles en Europe ».
« Ils ont beaucoup de pertes. Beaucoup. Et on voit que l’armée russe et les superviseurs nord-coréens ne sont pas du tout intéressés par la survie de ces Coréens, il a dénoncé. Tout est fait pour qu’il nous soit impossible de capturer des Coréens. Les Russes les envoient attaquer avec une protection minimale.»
Pour les États-Unis, les soldats envoyés par Pyongyang ne sont considérés que comme de la chair à canon. Washington a assuré vendredi que “plus de mille” des soldats déployés par Pyongyang en Russie pour lutter contre l’Ukraine ont été tués ou blessés lors d’assauts “désespéré” dans la région frontalière de Koursk. « Il est clair que les dirigeants militaires russes et nord-coréens les considèrent comme des troupes qui peuvent être sacrifiées. » a relevé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.
Aucune expérience de combat moderne
Selon Kyiv, 12 000 soldats nord-coréens, dont “environ 500 officiers et 3 généraux”, sont engagés dans la région russe de Koursk, dont l’armée ukrainienne occupe depuis août plusieurs centaines de kilomètres carrés. Ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont jamais confirmé la présence de ce contingent aux côtés de l’armée russe. Volodymyr Zelensky a assuré lundi que près de 3.000 soldats nord-coréens avaient été « tué ou blessé » depuis leur engagement aux côtés de la Russie. Séoul a pour sa part évoqué lundi 1.100 « tués ou blessés ». L’état-major sud-coréen a également observé des préparatifs qui laissent penser que la Corée du Nord s’apprête à envoyer de nouvelles unités en Russie, en renfort ou pour relever celles déjà combattantes, en plus des drones.
Un traité de défense mutuelle historique entre Pyongyang et Moscou, signé en juin, est entré en vigueur au début du mois. Il projette « aide militaire immédiate » en cas d’agression armée par un pays tiers. Séoul estime que grâce à l’expérience acquise dans les combats contre les forces ukrainiennes, la Corée du Nord cherche à moderniser ses capacités de guerre conventionnelle.
Le porte-parole des renseignements militaires ukrainiens (GUR), Yevgen Ierin, a affirmé mardi que “La participation nord-coréenne aux combats n’a pas eu d’impact significatif sur la situation.” Selon lui, les troupes nord-coréennes n’ont aucune expérience moderne du combat, notamment face aux drones devenus omniprésents sur le champ de bataille, et emploient “des tactiques plus primitives, de la Seconde Guerre mondiale ou de l’après-Seconde Guerre mondiale.”
Mis à jour ce samedi 28 décembre à 8h15 avec les déclarations de Zelensky et de Washington.