Il faut apprécier les bonnes nouvelles, c’est tellement rare. La baisse de 14 % des prix de l’électricité en février en fait partie. Pour en arriver là, il a fallu un incroyable concours de circonstances. Notamment la chute du gouvernement Barnier, qui a entraîné une augmentation des impôts destinée à renflouer la tirelire nationale. La deuxième conjonction favorable est la baisse du prix du gaz sur lequel est indexé le prix de l’électricité. Responsable de la folle augmentation de 2022, ce mécanisme alambiqué produit désormais l’effet inverse : il profite cette fois aux individus. Pendant combien de temps? C’est là le problème. Le troisième effet bénéfique pour le portefeuille est global : jamais, sur la planète, la production d’électricité n’a été aussi forte. Une opportunité pour l’environnement ? Pas nécessairement. Car derrière cette ruée vers les mégawatts se cache une réalité pas très nette. Il suffit de voir l’envolée de la consommation de charbon pour s’en convaincre. Même si elles font des efforts pour produire de l’énergie propre, la Chine et l’Inde restent des ogres engloutissant des milliards de tonnes de lignite. Libérant dans l’atmosphère des quantités astronomiques de CO2, de soufre et de fines particules. Toujours en Chine, le pouvoir en place autorise les projets hydroélectriques les plus fous : détruire le biotope local pèse si peu comparé aux besoins de l’usine mondiale.
Et dans les pays « développés », sommes-nous des saints ? Non, évidemment. Depuis la fin du gaz russe à bas prix, les superpétroliers transportent du gaz liquéfié du monde entier à travers les océans. Avec une empreinte carbone à faire frémir. Bref, la fée de l’électricité n’est pas encore très vertueuse sur notre bonne vieille Terre. Mais c’est entre ses mains que repose l’avenir. Car demain, celui qui produira de l’électricité verte, bon marché et abondante sera littéralement… le roi du pétrole.
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