Six mois d’auditions pour une vingtaine de mesures. C’est peu dire que les premières propositions de réforme du code de la famille présentées par le ministre de la Justice, mardi 24 décembre à Rabat, n’ont pas suscité l’enthousiasme des féministes au Maroc. Ceux-ci reconnaissent que le projet de révision du texte, déjà significativement modernisé en 2004, constitue “une étape supplémentaire” vers l’amélioration des droits des femmes, mais le dévoilement des grandes lignes de cette rénovation n’a pas conduit à l’aggiornamento espéré par les plus progressistes.
Les récriminations ont été particulièrement vives contre le Conseil supérieur des oulémas, présidé par Mohammed VI. Interrogés sur plusieurs points, les théologiens musulmans ont rejeté une mesure réclamée de longue date par les associations. Ainsi, le test génétique de paternité a été jugé non conforme aux préceptes de l’Islam, ce qui n’a pas manqué de susciter des commentaires amusés de la part des internautes. « Nos oulémas devraient également interdire l’utilisation des smartphones pour connaître les heures de prière ou empêcher les pèlerins de prendre l’avion pour La Mecque »» a ironisé mardi Omar El Hyani, membre de la Fédération de la gauche démocratique, parti d’opposition.
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