Ce restaurant est redevenu propriété d’une petite commune de l’arrière-pays grassois suite à une séance d’« archéologie administrative ».

Ce restaurant est redevenu propriété d’une petite commune de l’arrière-pays grassois suite à une séance d’« archéologie administrative ».
Ce restaurant est redevenu propriété d’une petite commune de l’arrière-pays grassois suite à une séance d’« archéologie administrative ».

Il ne fait aucun doute qu’il existe des enjeux hérités du passé dont les élus se passeraient volontiers ; nous ne doutons pas non plus que celui de La Godille en soit un.

Nous disons « fait » parce que, ça y est, « l’affaire » est enfin réglée. L’aboutissement d’une situation longtemps inextricable et, de fait, entachée d’irrégularités, au mieux depuis 2001, au pire depuis 1992.

« Nous avons eu plusieurs débats sur ce sujet et j’ai même retiré une délibération [en février 2023]pouvoir échanger avec le maire d’Andon [David Varrone] “, a rappelé, jeudi en séance, Jérôme Viaud, président de la communauté urbaine du Pays de Grasse. La CAPG, dont les élus ont approuvé à l’unanimité le retour du restaurant La Godille dans le giron municipal.

“On a travaillé sur l’origine du sujet”

President Viaud continues: « Nous avons travaillé sur les origines du sujet, qui remonte bien avant [lui et David Varrone] soyons de garde pour voir la situation de cette propriété. Qui figurait au patrimoine de l’ancienne communauté de communes des Monts d’Azur [CCMA]transférée à la CAPG dès sa création le 1er janvier 2014. »

Un bien hérité du passé donc. Sauf que le maire d’Andon, soutenu par Paul Euzière (Grasse à tous), le martèle depuis près de deux ans en séance : les irrégularités autour des immeubles et les décisions de justice qui en ont résulté au confluent des années 1990 et 2000. . [lire plus loin] annulé le transfert initial de La Godille à l’intercommunalité d’origine, Sivom (1) de Saint-Auban. Et donc, à son tour, vers la CAPG. Il avait évidemment raison d’insister.

Andon paiera quand même plus de 17 000 €

Jeudi, en séance, la transaction entre cette dernière et la municipalité « permet de restituer la propriété du bien à Andon, en régularisant, sans effet rétroactif, la vente dans la forme conclue le 1er octobre 1992 entre la commune et Sivomexplains Jérôme Viaud. Mais aussi de trouver un accord à l’amiable sur les conséquences de cette restitution. Andon versera ainsi 17 129 e à l’agglomération, « prix payé par la Sivom, après déduction des subventions qu’elle avait reçues à l’époque. »

Soulignant que la transaction « révèle clairement des irrégularités, voire des illégalités, imputables aux précédentes communes d’Andon »Paul Euzière conclut que “si la bonne foi de la CAPG ne peut être mise en doute, il apparaît, du fait de ces irrégularités, que c’est bien la commune d’Andon qui est propriétaire de ce bien.” Et juge satisfaisant que «Toute contestation à ce sujet est désormais exclue.»

Même soulagement pour Jérôme Viaud, ravi “pour tourner la page et régulariser une situation qui durait depuis 1992.” Une vraie séance « l’archéologie administrative, pour laquelle nous avons trouvé la meilleure solution. »


1. Union intercommunale à vocations multiples.

Deux élus condamnés

L’« affaire » Godille débute donc en 1992. Le 2 avril plus précisément, lorsque, par délibération, est acté le transfert des immeubles, de la commune au Sivom de Saint-Auban. Sauf qu’en septembre 1993, un agriculteur signale à la gendarmerie de Séranon que le maire d’Andon, Adrien Prato, également champion de trial, avait fait réhabiliter le site pour y accueillir des activités touristiques et de loisirs, alors qu’en réalité, il y vivait et y entreposait des motos. .

Le transfert aurait dû être annulé en 2001 ?

Après des années d’enquête et de procédure, le 27 juin 2001, le tribunal correctionnel de Grasse a condamné Adrien Prato pour « prise illégale d’intérêts » à deux mois de prison et 20 000 francs d’amende ; la maire de Saint-Auban et présidente du Sivom, Pierrette Bellon (complicité), a dû payer la même somme.

Une décision qui a motivé le raisonnement de David Varrone : puisqu’elle avait été sanctionnée pénalement, la délibération du 2 avril 1992 n’était plus juridiquement valable.

Dès lors, La Godille n’appartient plus au Sivom, pas plus qu’à ses « successeurs », la CCMA et donc la CAPG. Mais comme c’était le cas jusqu’en 1992, dans la commune d’Andon.

 
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