L’homme de 72 ans souhaitait que le procès soit rendu public car “ils devraient avoir honte”, ses bourreaux
Des années de violences glaçantes, près de quatre mois de procès et maintenant la peine : Dominique Pelicot, accusé au procès pour les violences sexuelles sur son épouse, a été condamné à la peine maximale de 20 ans pour viol aggravé et autres crimes. La sentence a été prononcée devant lui, son épouse et leurs trois enfants. L’homme a également été reconnu coupable d’avoir filmé et photographié sa fille Caroline et ses deux nièces dormant, nues ou en sous-vêtements. Ses mots : « La privation de ne plus voir sa famille est pire que la privation de liberté. Je veux dire à toute ma famille que je les aime, que tu as le reste de ma vie entre tes mains.
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10 ANS DE VIOLENCES – Pelicot était accusé d’avoir drogué sa femme Gisèle pendant dix ans avec une drogue et de l’avoir violée et fait violer par des dizaines d’hommes alors qu’elle était inconsciente. Aux côtés de Dominique, 50 autres hommes ont été jugés. 49 d’entre eux ont été reconnus coupables de viol aggravé avec Pélicot et un d’agression sexuelle. 18 prévenus ont plaidé coupable, d’autres ont reconnu avoir eu des rapports sexuels en groupe mais sans savoir, disent-ils, qu’elle n’était pas consentante (la loi française exige la preuve d’une intention de viol). On estime qu’une trentaine d’autres personnes ont participé aux violences mais n’ont jamais été identifiées ni jugées.
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UNE ICÔNE – Gisèle Pelicot, victime des violences, a aujourd’hui 72 ans. Elle a affronté les violeurs avec beaucoup de courage. Elle souhaitait que le procès soit public et que les vidéos des violences sexuelles dont elle a été victime, enregistrées, conservées et cataloguées par son mari, soient projetées dans la salle d’audience et visibles par tous, car « c’est eux qui devraient avoir honte, pas moi ». Elle devient donc une héroïne pour le public français.
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LES « HOMMES D’À CÔTÉ – Les cinquante violeurs, coaccusés dans le procès Pélicot ont été définis comme des « hommes d’à côté ». Des gens ordinaires, avec des emplois ordinaires, avec parfois une enfance traumatisante. Dans la société française, on se demande si ce qui s’est passé est le résultat d’histoires personnelles dramatiques ou d’une mentalité patriarcale qui considérait les femmes comme des objets avec lesquels on s’amuse, encore moins si elles sont inconscientes et non consentantes. Dans ce cas, nous parlons de banalité ou de culture du viol, qui minimise les abus.
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