Nicolas Sarkozy devient le premier ancien président français reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence. Un bilan arrêté par la Cour de cassation, qui a infligé une peine de 100 000 € à l’ancien chef de l’Etat. 3 ans de prison dont un sans libération conditionnelleavec le bénéfice du bracelet électronique. La peine comprend également trois ans d’inéligibilité.
« La vérité finira par triompher », a commenté l’ancien président à propos de X, se disant victime d’une « profonde injustice ». C’est pour cette raison que Sarkozy a annoncé un recours à la Cour européenne des droits de l’homme. En attendant, dans le mois prochain, il devra comparaître devant un juge, qui décidera de la manière dont le bracelet électronique sera appliqué.
Scandale des écoutes téléphoniques, Sarkozy condamné à 3 ans en appel : un à purger en résidence surveillée avec bracelet électronique
Danilo Ceccarelli
17 mai 2023
L’affaire, surnommée « l’affaire des écoutes », a éclaté en 2014, presque par hasard. Les enquêteurs avaient surveillé le téléphone de Sarkozy dans le cadre de l’enquête sur le financement présumé en provenance de la Libye de Kadhafi de la campagne présidentielle remportée en 2007. Mais lors des enregistrements, il a été découvert que Thierry Herzogavocat de l’ancien président, il avait une autre réplique au nom de Paul Bismuth, ouvert avec précision pour éviter les contrôles. C’est ce qui ressort des échanges entre Sarkozy et son avocat. un « pacte de corruption » conclu avec le magistrat Gilbert Azibertqui était censé fournir des informations sur les procès en cours impliquant Sarkozy en échange d’une place à Monaco. Herzog et Azibert ont été condamnés aux mêmes peines que Sarkozy.
Mais la liste des ennuis judiciaires de l’ancien président est longue. Une comparution devant le tribunal judiciaire de Paris est prévue le 6 janvier pour le prétendu financement libyen. Au cours de l’année prochaine également, la Cour suprême devra se prononcer sur l’appel interjeté contre la peine d’un an de prison, dont six avec sursis, pour les dépenses excessives de la campagne présidentielle de 2012.