Régis Dindaud, directeur territorial de la Nièvre pour l’Agence régionale Bourgogne-Franche-Comté, fait le point sur cette expérimentation.
Pouvez-vous revenir sur la naissance du cabinet éphémère ?
Pendant la période de suspension du Dr Gautheron, qui avait une file d’attente active très élevée, il nous a semblé nécessaire — avec la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Nevers-Sud Nivernais et la CPAM de la Nièvre — de mettre en place un dispositif temporaire.
La CPTS a été réactive : nous avons eu l’information fin octobre 2023 et le dispositif a été mis en place fin janvier 2024. Cette structure, construite en partenariat avec des médecins locaux, n’était pas un centre de santé qui avait vocation à perdurer, mais un système créé à un moment donné pour offrir une réponse temporaire aux patients et maintenir l’approvisionnement sur le territoire pendant que le médecin reprend son activité. Tout le monde a joué le jeu.
5 médecins, 22 infirmières, 9 pharmaciens
Comment était-ce organisé ?
L’organisation est très intéressante. Elle s’appuie sur un médecin (5 médecins indépendants en rotation) et une équipe composée d’infirmières indépendantes de Fourchambault (22 se relayent) et de 9 pharmaciens hors les murs. Ce dernier s’est assuré que les rendez-vous étaient pris et que les dossiers étaient pré-remplis. Ils ont joué un rôle important en faisant gagner du - au médecin.
Il a rencontré des patients qui avaient déjà eu un entretien. Disposer d’une Source d’information structurée pour pouvoir la retrouver rapidement, sans données superflues, était essentiel. Il y avait quatre salles et un coordinateur qui gérait la fluidité du fonctionnement. 120 consultations ont également été mises en place avec l’association Addictions France.
Quel est le résultat ?
Le centre était ouvert six jours par semaine, trois heures par jour. Cela nous a permis de voir un peu plus d’une vingtaine de patients. Le dispositif a permis de réaliser 3.200 consultations du 29 janvier au 31 octobre. 86% des personnes interrogées étaient satisfaites de l’accompagnement du centre.
Le bureau éphémère a été particulièrement fréquenté durant l’été, avec 157 rendez-vous de soins non programmés proposés aux patients référés jusqu’au 15. Nous connaissions la situation d’urgence à Nevers, ce qui a permis d’alléger la charge.
Pourquoi le bureau a-t-il fermé fin octobre ?
Nous avons été confrontés au bout d’un moment à une forme d’attrition et la CPTS n’a pas réussi à mobiliser d’autres médecins. C’est un mode de fonctionnement particulier. Dans le même -, le centre de santé de Varennes-Vauzelles ouvrait des créneaux pour des patients sans réponse.
Quel est l’avenir de cet appareil ?
L’objectif est que le Dr Gautheron retrouve ses patients et continue son activité. On peut imaginer, lors du départ brutal d’un médecin, trouver des organismes comme celui-ci pour apporter des réponses. Le système peut être modulé pour accompagner les jeunes dans l’installation.
Le déployer ailleurs ? Il faut une volonté des médecins prêts à travailler à nouveau sur ce type de système, avec un mode de fonctionnement différent de leur mode de fonctionnement actuel. C’est une solution que j’aimerais pouvoir accompagner dans le développement d’offres complémentaires à SOS Médecins.