De l’avis des syndicats organisateurs, le rassemblement se voulait plus « contestataire » que les derniers lundis de mobilisation. A l’appel de la CGT, de la CFDT et de Sud santé, près de 150 salariés finistériens du secteur privé associatif social, médico-social et de santé (Genêts d’Or, Don Bosco, Kan Ar Mor, Massé-Trévidy, etc.) étaient mobilisés, ce lundi midi, devant le siège des Genêts d’or, à Saint-Martin-des-Champs.
Le mouvement de grève visait à mettre en lumière « la réalité du terrain » de ceux « qui soutiennent les personnes les plus vulnérables de la société ». « Nous travaillons pour le secteur privé, associatif, effectuons des missions d’intérêt général et avons le sentiment d’être oubliés lorsqu’on compare les salaires de certains postes similaires dans la fonction publique », indique Gilles Méar, du syndicat Sud.
En amont du rassemblement, un « mur de colère » a été érigé à l’entrée du siège de l’association. Quelques dizaines de feuilles plastifiées déclinent les revendications des salariés : « Trop de responsabilités pour peu de reconnaissance », « Je suis en congés, mon corps est défaillant », « L’auto-remplacement m’épuise. J’ai peur de faire des erreurs. Au-delà des sentiments liés aux conditions de travail, une certaine méfiance envers le management ressort également des témoignages présentés.
« Si nous nous mobilisons aujourd’hui, c’est pour sensibiliser les responsables. Nous voulons construire l’avenir avec eux et ne plus souffrir d’une pyramide », explique un professionnel de l’Esat de Plabennec. Comme les trois autres collègues avec qui elle a effectué le déplacement, l’éducatrice dénonce des « restrictions horaires » impactant la programmation des séjours des personnes en situation de handicap, un déficit dans le recrutement des salariés « de terrain », des « plannings régulièrement modifiés ».
« Plus que des annonces, nous attendons des réponses concrètes »
A 13h15, Yannick Arzel, directeur général des Genêts d’or, a reçu des représentants syndicaux pour évoquer les négociations nationales liées à la Convention collective unique élargie (CCUE) et les revendications exprimées ce lundi midi. « Au niveau local, la direction continue de faire la sourde oreille et invoque comme argument ses difficultés économiques », observe Nathalie Pape, déléguée CFDT des Genêts d’or. Direction générale et syndicats ont convenu d’une « réunion tous les deux mois », en procès de janvier à juin, afin de renouer la communication.
« Plus que des annonces, nous attendons des réponses concrètes », indique Fabien Huguet, délégué CGT des Genêts d’or. Sur les questions sociales, ils n’ont pas la même vision que nous. Là où on constate moins d’absentéisme, nous voyons des démissions dans nos rangs.»
Contactée, la direction n’a pas répondu à nos demandes.
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