Un automobiliste de 39 ans a comparu mardi 10 décembre devant le tribunal correctionnel de Blois pour répondre d’homicide et blessures involontaires. Il a provoqué un accident sur la D952 à Veuzain-sur-Loire le 27 décembre 2023 qui a causé la mort d’une personne âgée, blessé sa fille et son gendre. L’accident s’est produit à 10h20, trois véhicules ont été impliqués : le véhicule Opel Corsa de la prévenue qui roulait en direction de Blois, avant de percuter la voiture venant en sens inverse et qui a elle-même été percutée par le véhicule qui la suivait.
Le passager arrière du véhicule heurté de plein fouet est décédé, le couple assis à l’avant a été grièvement blessé. « Au début, je roulais tout droit, puis ça a changé de vitesse, je ne pouvais rien faire. » » dira le conducteur blessé. Le couple se rend à Amboise avant de rejoindre Vouvray (Indre-et-Loire). Un témoin a vu le véhicule du prévenu se déplacer tantôt à gauche puis à droite. “Il y avait un camion devant lui, je pensais qu’il voulait le dépasseril a déclaré aux gendarmes, puis il a heurté la voiture qui le précédait. Il a dit qu’il s’était endormi au volant. »
“Je n’ai pas senti le sommeil venir”
L’automobiliste percuté par le prévenu a subi des blessures physiques et un traumatisme psychologique entraînant 50 jours d’incapacité totale de travail (ITT), son épouse, également blessée, a eu 25 jours d’ITT.
Le jeune homme n’était pas au téléphone au moment de l’accident. «Je me suis endormi à cause de la fatigue. Je suis boulanger, j’ai eu beaucoup de longues journées de travail. C’était mon jour de congé, je revenais d’une visite médicale à Tours, je ne sentais pas le sommeil venir, je ne me souviens pas m’être éloigné de la route. J’avais déjà eu un accident matériel deux ans auparavant à cause d’un endormissement. » Le conducteur s’est fracturé la cheville suite au choc.
Le prévenu, dont le dossier est nul, a écrit deux lettres d’excuses aux victimes. « Je ne voulais vraiment pas provoquer cet accident. » déclare-t-il au couple assis derrière lui.
Formulairee Audrey Hamelin, avocate de la partie civile, “La fatigue a tué et blessé trois membres d’une même famille, la victime décédée avait surmonté la maladie et envisageait de partir dans le sud de la France pour s’installer chez sa fille aînée. Mes clients n’ont ni haine ni colère, mais avant cette audience, il était encore trop tôt pour recevoir les excuses du prévenu, ma cliente souffre toujours, son mari a subi des blessures plus graves, leurs dégâts ne sont pas encore réparés. »
Pas la première fois
Lors de ses réquisitions, la remplaçante Anaïs Allio revient sur les embardées qui ont précédé la collision et rappelle que ce n’était pas la première fois que le conducteur s’endormait au volant. « La victime n’a rien pu faire pour éviter la collision. » Elle demande 15 mois de prison avec sursis et la suppression de son permis avec interdiction de le repasser pendant trois mois et 135 € d’amende.
En défense, Me Najda Agzanay plaide pour l’indulgence, “Les homicides involontaires sont les cas les plus difficiles à plaider, aucune sanction n’effacera la peine des victimes, mais aucune circonstance aggravante comme la drogue et l’alcool à l’origine de cette collision, la faute à la fatigue, son ancien modèle de voiture non équipé d’une embardée dispositif d’avertissement, mon client est vraiment désolé, ses remords sont sincères. »
La décision sera prise le 17 décembre.