Depuis la chute de Bachar al-Assad, dimanche 9 décembre, Israël multiplie les raids en Syrie voisine. En 48 heures, près de 500 attaques de l’Etat hébreu ont visé des sites militaires stratégiques de l’ancien régime “pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains d’éléments terroristes”.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Israël a, entre autres, bombardé des aéroports, des radars, des dépôts d’armes et de munitions et des centres de recherche militaire dans plusieurs régions, dont Damas.
Israël a également endommagé des navires de la marine syrienne en attaquant une unité de défense aérienne près du principal port de Lattaquié, dans le nord-ouest du pays.
Alors que l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, appelait à la fin de ces attaques, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a ordonné à l’armée d’établir « une zone exempte d’armes et de menaces terroristes dans le sud de la Syrie ».
“Nous avons la ferme intention de faire tout ce qui est nécessaire pour assurer notre sécurité”, a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Après la chute de Bachar al-Assad, l’ennemi d’Israël, il a déclaré que son pays « ne permettra à aucune force hostile de s’établir à ses frontières ».
Incursion dans la zone tampon du Golan
Depuis plusieurs jours, Israël mène également une incursion aux abords de la partie occupée et annexée du plateau du Golan. Une zone tampon entre l’Etat hébreu et la Syrie qui pour Benjamin Netanyahu appartient à son pays “pour l’éternité”. Selon un responsable des Nations Unies à New York, qui a requis l’anonymat, les forces israéliennes occupent sept positions dans la zone tampon.
“Nous condamnons fermement l’entrée d’Israël dans la zone tampon entre Israël et la Syrie ainsi que son avancée sur le territoire syrien”, a déclaré le ministère turc, qui soutient les rebelles, dans un communiqué.
“Dans cette période délicate où apparaît la possibilité de parvenir à la paix et à la stabilité auxquelles le peuple syrien aspire depuis de nombreuses années, Israël montre une fois de plus sa mentalité d’occupation”, écrit-il également.
L’armée israélienne a démenti mardi les informations faisant état d’une avancée de chars israéliens vers la capitale syrienne Damas.
De son côté, le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a estimé lundi que la présence, même “temporaire”, de troupes israéliennes dans cette zone du Golan constitue “une violation” de l’accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie.
Pour Guillaume Ancel, ancien officier et reporter de guerre, Israël a “le vertige”.
“Israël protège sa frontière dans le Golan parce que c’est la frontière avec la Syrie (…) Il voit très bien que l’armée syrienne n’existe plus et que personne ne s’en occupe”, a-t-il expliqué à BFMTV. “Ils ne veulent pas qu’une menace puisse provenir d’un groupe quelconque.”
Article original publié sur BFMTV.com