Plusieurs jihadistes membres du groupe islamiste HTS, qui a renversé le régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, étaient en contact avec l’agresseur de Samuel Paty avant que celui-ci ne tue le professeur dans les Yvelines en 2020.
Ancien membre du groupe terroriste Al-Qaïda, le chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) répète depuis des années qu’il se détourne du jihad mondial, comme le rapporte le journaliste Wassim Nasr sur RFIet pourtant, le groupe islamiste syrien n’est pas étranger aux actions djihadistes. Elle est même liée à un attentat qui a profondément choqué la France : l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020. Le chef du groupe islamiste Ahmed al-Chareh, également connu sous son nom de guerre Abou Mohammad al-Joulani, n’est pas personnellement impliqué. dans l’attentat terroriste qui a touché l’enseignant d’un collègue de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Mais l’agresseur de Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov, était en contact avec des membres du groupe HTS comme le rapporte Le Parisien.
Le jeune terroriste de 18 ans – abattu par la police après l’assassinat de Samuel Paty – était fasciné par le groupe islamiste créé en Syrie en 2012 (d’abord sous le nom de Front al-Nosra. L’enquête sur l’agresseur a révélé une vidéo publiée par l’agresseur sur le réseau social Snapchat seulement 12 jours avant l’assassinat de l’enseignant et dans laquelle il disait : « Il ne fait aucun doute que ce qui se passe à Idlib est la véritable jihad où Allah choisit les shuhada (martyrs, ndlr) parmi ses serviteurs, et le meilleur groupe actuel à rejoindre est Hayat Tahrir al-Sham.
Propagande et encouragements d’un membre du HTS
Plus que vantant la cause HTS, Abdoullakh Anzorov a été en contact avec l’un des membres du groupe via Instagram. Il avait également informé cette personne, répondant au surnom de « Dnevnik_71 », de son acte terroriste en lui envoyant une photo de la tête décapitée de Samuel Paty, une capture d’écran de la revendication de l’attentat et un message audio résumant à une phrase : « Je J’ai décapité le professeur, maintenant je vais faire le jihad en France.» Un message envoyé quelques minutes seulement après les événements, a précisé le journal francilien.
De l’autre côté de l’écran se trouvait un homme : Faruq Shami. Il s’agit d’un jihadiste du Tadjikistan qui se faisait passer pour un reporter indépendant couvrant l’activité des groupes jihadistes en Syrie, mais qui, selon un rapport de police de la sous-direction antiterroriste (Sdat), a joué un rôle « dans le jihad médiatique et propagande de HTS ». Les données partagées par le FBI américain avec la police française ont confirmé la présence de Faruq Shami à Idlib, fief du HTS au nord-ouest de la Syrie. Via le compte de « Dnevnik_71 » et consorts, Faruq Shami est entré en contact avec plusieurs jeunes radicalisés dont l’agresseur de Samuel Paty. Le djihadiste a également répondu au dernier message d’Abdoullakh Anzorov : « Allah Akbar ! Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d’Allah soient sur vous. » Le membre du HTS a été un - considéré comme le possible commanditaire de l’assassinat du professeur avant d’être transmis au rôle de conseiller ou d’inspirateur du terroriste de 18 ans.
HTS avait fermement nié toute implication dans l’assassinat de Samuel Paty et l’avait fait savoir au journaliste Wassim Nasr : « Nous vivons dans un monde ouvert, tout le monde peut contacter tout le monde, nous ne connaissons pas l’étudiant tchétchène et son acte relève de la responsabilité de l’État. Président français qui a provoqué et accusé l’islam dans la majorité de ses discours. [que l’étudiant] C’est le résultat de ce qui se passe en France et non à Idlib.
Questions sur le jihad et le martyre
L’assassin de Samuel Paty a également été en contact avec un deuxième membre du HTS, un tireur d’élite qui utilisait comme surnom le nom d’un modèle de mitrailleuse lourde soviétique : « 12.7X108 ». Selon les informations du FBI, Abdoullakh Anzorov s’était renseigné auprès du combattant sur sa mort en martyr selon les textes religieux seulement un mois avant l’attaque. Il a également interrogé le jihadiste sur la difficulté de “traverser la frontière turco-syrienne”, précisant sa volonté de “faire la hijra (émigration, ndlr) dans le chemin d’Allah (et de) combattre”. Quelques semaines plus tard, le terroriste tchétchène a finalement revu ses projets de mener le jihad en France, en commençant par tuer Samuel Paty.