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Cinq ans après la mort tragique d’Emmanuel Cueff, ancien caporal-chef du 17e régiment du génie parachutiste (RGP) de Montauban, deux hommes comparaissent devant le tribunal correctionnel départemental de Tarn-et-Garonne les 9 et 10 décembre 2024. Ils sont accusés d’avoir provoqué la chute mortelle du quadragénaire lors d’une rixe survenue en octobre 2019 devant le bar-lounge Le Nautic. Une affaire qui a eu une résonance nationale, dont la famille de la victime espère connaître enfin l’épilogue.
Cinq ans après la mort tragique d’Emmanuel Cueff, ancien caporal-chef du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP), le procès des deux accusés s’ouvre à Montauban. Lundi 9 décembre 2024, le tribunal correctionnel départemental de Tarn-et-Garonne, dans le cadre de sa première séance, devra juger une affaire importante.
Emmanuel Cueff, 49 ans, est décédé d’un traumatisme crânien en octobre 2019, lors d’une bagarre éclair devant un bar. Les deux suspects, Sony Ugal et Jimmy Medou, alors âgés de 23 ans, contestent leur responsabilité dans ce décès qui a provoqué une onde de choc bien au-delà des limites géographiques locales.
Initialement prévu pour juin 2024, ce procès a été reporté de six mois en raison de l’hospitalisation d’un avocat de la défense. Les débats, prévus sur deux jours, se concluront mardi 10 décembre par un verdict très attendu par la famille de la victime.
Une affaire éclairée par des détails effrayants
L’ordonnance d’accusation (OMA), document de 18 pages, retrace avec précision la nuit du 29 au 30 octobre 2019. Sur le quai Adolphe-Poult, à Montauban, une altercation a éclaté à la sortie d’un bar lounge, Le Nautic. Il faut moins d’une minute pour que l’issue devienne fatale : Emmanuel Cueff, ancien « para », décoré, au service exemplaire, s’effondre, victime de coups et d’une chute mortelle.
L’enquête révèle que l’altercation a commencé par une vaine dispute, probablement liée au refus d’une cigarette.
L’expertise médico-légale met en évidence la violence de l’affrontement. Deux coups, portés par un homme portant une bague, ont provoqué un traumatisme mortel. Une bague ornée d’une tête de lion, retrouvée sur Sony Ugal, est identifiée comme l’objet qui a provoqué le choc et précipité la chute de la victime contre une bordure de trottoir. L’autre suspect, Jimmy Medou, aurait, selon ses déclarations, simplement poussé la victime sans la frapper.
Une expertise sans équivoque
Les médecins légistes attribuent le décès à une série de traumatismes graves : un choc cérébral, un « KO postural » et une hémorragie interne dont la gravité a été amplifiée par un taux d’alcoolémie élevé de 1,51 g/l. Le « knock-out postural » désigne une perte de conscience immédiate provoquée par un choc violent sur la tête, rendant impossible tout réflexe de protection ou d’amortissement lors de la chute. L’impact contre le trottoir a eu des conséquences fatales. En l’espace de 56 secondes, une simple altercation s’est transformée en drame.
Trois mois après les faits, les suspects, appartenant à la communauté des Gens du voyage, ont été interpellés à Beaumont-de-Lomagne et à Fonsorbes (Haute-Garonne) grâce à une intervention conjointe du RAID et de la BRI.
Une famille meurtrie en quête de justice
Pour la famille d’Emmanuel Cueff, ce procès est un moment décisif. Représenté by Me Sandrine Rocala famille aborde ces deux jours de débat avec un sérieux teinté d’espoir. « Nous attendons que justice nous soit rendue et que les accusés entendent leur sentence. Aucun verdict ne pourra réparer l’immense perte de cette famille, mais la reconnaissance de leur qualité de victime nous permettra de fermer ce chapitre juridique et d’avancer dans leur deuil”, explique l’avocat qui accompagne l’épouse du militaire décédé et son les enfants, Axel et Manon.
Séverine Cueff, veuve de la victime, a confié sa douleur à La dépêche avant le report du procès : « Depuis le 31 octobre 2019, pour moi, c’est la perpétuité. »
Une audience suivie d’autres délais légaux
Après ces deux jours d’intenses débats, la cour d’assises du Tarn-et-Garonne poursuivra son activité avec trois procès en appel de la cour d’assises de Haute-Garonne. Ces nouveaux dossiers, programmés entre le 11 et le 19 décembre, s’inscriront dans la continuité d’un mois chargé pour la juridiction.