après Philippe de Villiers, c’est Édouard Philippe qui le dit

après Philippe de Villiers, c’est Édouard Philippe qui le dit
après Philippe de Villiers, c’est Édouard Philippe qui le dit

Censure. Le lendemain. Ou plutôt LES jours d’après, l’onde de choc risque d’être si puissante. Trois leçons immédiates peuvent en être tirées.

D’abord, c’est Marine Le Pen qui a créé l’événement, c’est elle qui – pour parler comme Emmanuel Macron – a tiré l’épingle en refusant d’avaliser, sous couvert d’une incessante quête de respectabilité, un budget qui augmente les impôts sans couper dans les dépenses ni lutter contre l’immigration. Gérard Carreyrou, vieil observateur de la vie politique française, ne s’y est pas trompé. Selon lui, « elle a gagné sur tous les plans » : non seulement elle a gagné la censure, mais elle s’est trompée, dans une véritable stratégie de rupture. Et briser le Trumpisme est une valeur croissante.

Puis, elle a démasqué le jeu de dupes de ce gouvernement et Premier ministre minoritaire, soutenu par une base commune de LR-macronistes, perdants des dernières élections. Philippe de Villiers parlait du match retour du Front républicain en juillet dernier qui a privé le RN de sa victoire. En mettant fin à la fiction de la solution Barnier, elle a ainsi exposé la crise de régime dans laquelle Emmanuel Macron, d’abord par la dissolution, puis par les retraits avec LFI, a plongé la et que l’élégance de Barnier, après deux mois de Jeux olympiques, Les jeux, c’était censé nous faire oublier. Philippe de Villiers estime que, si « à IVe République est morte pour ne pas avoir su affronter le problème de la décolonisation, il semble que la Ve La République mourra parce qu’elle n’a pas pu faire face à la perte de souveraineté « . L’étonnante signature de l’accord avec le Mercosur par Ursula von der Leyen ne saurait mieux illustrer son propos.

Mais cette brillante analyse de Philippe de Villiers livrée à ses fidèles CNews vient, ce vendredi soir, d’être relayé par Édouard Philippe pour ceux de BFM devant un Benjamin Duhamel incrédule ! Pour l’ancien Premier ministre de Macron, « nous ne sommes pas très loin d’une crise alimentaire « . Son analyse ne repose pas d’abord sur la perte de souveraineté, qu’il ne déplore guère en bon mondialiste, mais sur la paralysie des institutions, le retour du pouvoir des partis, l’instabilité gouvernementale – ce qui est une évidence.

Certes, cette sortie d’Édouard Philippe est de loin guidée par son ambition pour 2027, un remake de « dépassement » de son mentor, mais cela révèle quand même l’ampleur de la crise et accroît un peu plus la pression sur Emmanuel Macron. A côté de la grosse caisse de Mélenchon qui réclame ouvertement sa démission, de la stratégie de durcissement de Marine Le Pen actée par le choix de la censure, la petite musique d’Édouard Philippe ne dit rien d’autre, tout en proposant la solution du référendum comme solution provisoire. Une enquête menée par l’Institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDDpublié ce vendredi 6 décembre révèle que 59% des Français souhaitent la démission d’Emmanuel Macron.

Cependant, cette crise de régime survient dans un contexte d’effondrement économique et financier, de révolte paysanne, d’exaspération populaire face à l’insécurité et à l’immigration effrénée, d’instabilité géopolitique et de guerre sur le continent européen. Une impuissance publique qui vient de loin mais qui se matérialise désormais dans un vide de pouvoir vertigineux. Et dangereux. C’est aussi le mot utilisé par Édouard Philippe.

Si les esprits les plus sages et les plus mesurés parlent de « crise de régime « Alors, que doivent penser les plus audacieux et le peuple ?

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