« Il y a des moments dans la vie où l’on devient la seule solution possible. » François Bayrou et ses collègues sont partis ce vendredi pour Bruxelles, mais ils n’ont pas oublié les téléphones. Au congrès du Parti démocrate européen, un de ses proches a ainsi résumé l’élan de confiance sans précédent que connaît depuis jeudi le maire de Pau.
Cité parmi les favoris pour succéder à Michel Barnier, François Bayrou a vu sa cote monter d’un cran tout au long de la journée de vendredi, notamment après que l’ancien Premier ministre socialiste, Bernard Cazeneuve, a indiqué aux micros de BFM et LCI qu’il « ferait un bon Premier ministre ». Ministre”. “Il a toutes les qualités pour cela, il a une expérience politique incontestable”, expliquait en fin d’après-midi celui qui était également sur la ligne de départ des premiers ministres.
“Cela ne veut pas dire que Bayrou sera Premier ministre mais c’est un signe fort”, a assuré l’entourage de l’élu normand, bien conscient que le RN ne laisserait pas la porte ouverte à un Premier ministre issu de la gauche. Les deux hommes se sont rencontrés jeudi matin, peu avant que François Bayrou ne réponde à une invitation… de l’Élysée. Les Béarnais ont enchaîné avec une autre rencontre décisive, avec Xavier Bertrand. Le président LR de la région Hauts-de-France, a également évoqué prendre la place laissée libre par un autre Républicain.
LR et RN ne s’y opposent pas
Les discussions semblent avoir été constructives et l’état-major LR ne s’opposerait pas à la nomination de Palois. Quitte à passer sous le tapis le soutien voilé des Béarnais à Ségolène Royal plutôt qu’à Nicolas Sarkozy en 2007. « Si c’est François Bayrou, Laurent Wauquiez l’a dit, il n’y aura pas de censure du gouvernement », a convenu Agnès Evren, porte-parole de le groupe Les Républicains au Sénat, vendredi matin sur BFM TV.
“Cela ne veut pas dire que Bayrou sera Premier ministre mais c’est un signe fort”
Le RN a également indiqué qu’il ne censurerait pas, du moins pas dans l’immédiat, un Premier ministre de droite ou de centre-droit. L’hypothèse de François Bayrou présenterait plusieurs avantages pour le parti de Marine Le Pen avec qui il se retrouve sur la volonté de proportionnalité aux législatives et les mésaventures judiciaires liées à leurs assistants parlementaires européens. Au nom de la démocratie, François Bayrou avait aussi donné son parrainage à Marine Le Pen en 2022 alors que la candidate à l’Élysée tentait d’atteindre le quantum requis.
Une histoire de l’Assemblée nationale note enfin que François Bayrou présente le « double avantage d’être proche d’Emmanuel Macron mais pas trop », c’est-à-dire pas entièrement lié, comme le ministre des Armées Sébastien Lecornu, autre candidat désigné. Des surprises de dernière minute ne sont pas à exclure, d’autant que comme lors des JO, Emmanuel Macron a appuyé sur pause sur les célébrations autour de Notre-Dame de Paris.
Mais après plusieurs espoirs déçus, l’heure est peut-être venue pour le Béarnais. Ce moment que le mundillo politico-économique palois attend depuis près de vingt ans, tantôt sûr du destin national de l’enfant de Bordères, tantôt désillusionné par ses rendez-vous manqués. “Il faut des rassemblements de personnalités qui gardent leurs idées, mais décident de travailler ensemble”, a déclaré hier François Bayrou sur LCI. C’est la vocation du centre de rassembler les gens. »
