Une Source proche du dossier a indiqué à l’AFP qu’outre le directeur, l’autre personne visée par les menaces est le directeur adjoint de la prison des Baumettes.
Le ministère de la Justice a qualifié la situation d'”exceptionnellement grave et grave”, précisant à l’AFP que le ministre de la Justice Didier Migaud s’était entretenu personnellement avec les agents pénitentiaires concernés “et les avait assurés de sa protection et de son soutien”.
Le ministre a jugé “inacceptable que les personnels de la justice soient ainsi menacés dans l’exercice de leurs fonctions”.
La mafia DZ est-elle impliquée ?
Selon des sources syndicales proches du dossier, un “contrat” contre le responsable de la prison aurait été stipulé par un détenu, soupçonné d’appartenir au gang mafieux du trafic de drogue DZ.
“Une récompense de 120 000 euros” a été offerte par “un criminel lié au crime organisé” dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, a précisé vendredi le syndicat UFAP Unsa PACA Corse dans un communiqué.
Deux hommes, exécuteurs présumés du contrat, ont été arrêtés en lien avec ce deal, dans la nuit de dimanche à lundi, selon la Source proche du dossier. Le prisonnier responsable du contrat, soupçonné d’appartenir à la mafia DZ, a également été arrêté.
Selon l’UFAP Unsa PACA Corse, “les deux hommes cagoulés, armés d’un pistolet automatique et d’un couteau, ont été interpellés à proximité du domicile du policier visé”.
“Cet appel au meurtre dépasse toutes les limites et illustre les dangers insupportables auxquels est exposé le personnel pénitentiaire”, ajoute le syndicat.
En milieu de semaine, le syndicat FO Giustizia a également dénoncé un « seuil sans précédent ». “Un contrat sur les têtes de deux agents du crime organisé est une nouveauté absolue”, a commenté auprès de l’AFP Jessy Zagari, déléguée régionale du syndicat FO Justice.
Ce nouvel épisode intervient après plusieurs événements ces derniers mois comme l’incendie dans l’appartement d’un officier ou l’agression d’un surveillant à la prison d’Aix-Luynes, où sont également incarcérés de nombreux criminels liés au narco-banditisme marseillais.
A ces menaces et intimidations de fonctionnaires s’ajoutent les violences liées au trafic de drogue dans la région marseillaise qui ont fait 23 morts depuis janvier, selon un bilan de l’AFP.
En 2023, le banditisme de la drogue avait coûté la vie à 49 personnes à Marseille, sur fond de lutte de territoire entre deux gangs, la DZ Mafia et Yoda, le premier ayant finalement pris le dessus.