Véritable symbole d’une rupture violente entre les conspirateurs de l’assassinat de Jules César d’un côté et ses alliés de l’autre, cette pièce porte un lourd héritage.
Une pièce de choix aux enchères
Les 9 et 10 décembre auront lieu une vente aux enchères pas comme les autres. L’un des objets proposés aux acheteurs sera une pièce de monnaie frappée par Marcus Junius Brutus Cæpio, plus connu sous le nom de « Brutus », le fils de la maîtresse de César, qui devint par la suite son protégé puis l’un de ses assassins.
Cette pièce est un aureus, ou pièce d’or. Il présente donc le profil de Brutus au recto, et le sigle BRVTVS IMP(erator) au recto et au verso de son portrait. De l’autre côté de la médaille, on peut voir deux étraves de navires jointes, représentant les victoires navales de Brutus et Cassius (42 avant JC) comme l’explique à Live Science par Lucia Carbone, conservatrice associée des monnaies romaines à l’American Numismatic Society.
Une pièce ayant appartenu à un célèbre collectionneur
L’inscription “Casca Longus” peut également être identifié au revers de la pièce. Selon le conservateur, il s’agit directement de Publius Servilius Casca Longus, qui a également conspiré contre César et qui aurait été le premier à le poignarder le jour de son assassinat.
La raison pour laquelle cette pièce est si rare est qu’elle appartenait au collectionneur et homme politique italien du début du XXe siècle, Giuseppe Mazzini, comme l’explique Lucia Carbone. Selon une déclaration envoyée par courrier électronique à Live Science par Liv Yarrow, historienne romaine de la City University de New York, les préoccupations juridiques et éthiques se multiplient autour des collections de pièces de monnaie.
Commémorer son assassinat
Ce type de monnaie était utilisé par Brutus pour payer ses soldats. Un aureus en or comme celui-ci valait un mois de salaire, soit 25 deniers en argent. Ainsi, Brutus commémore également l’assassinat qu’il a commis contre Jules César, acte qui lui a valu une renommée particulière, mais qui a également provoqué sa chute.
Car cet assassinat, perpétré dans le cadre d’un complot visant à sauver la République romaine qui serait mise en danger à cause du pouvoir de César, va créer une fracture entre les instigateurs du complot et les proches de l’Empereur. Finalement, ces « alliés » ont gagné cette guerre civile lors de la bataille de Philippes, en 42 avant JC.