Mais cette première sélection révèle aussi une forte présence de PME et ETI françaises (au moins 50% du projet doit être réalisé en France), de haute technologie. En robotique, les joyaux Shark Robotics et Exail ont été retenus pour des projets de 14 millions chacun, qui visent notamment à équiper en robots la police et les « services d’urgence » de déminage. Dans la santé, plusieurs entreprises de haute technologie ont été retenues, avec des financements importants : Ginger International, cabinet de conseil en santé publique (15 millions), Schiller Medical, qui fabrique du matériel médical de pointe (5,8 millions) ou encore DMS Imaging, fabricant de systèmes d’imagerie médicale. (10,9 millions). Ou Dessintey, spécialisé dans « parcours de rééducation pour accélérer le retour à l’autonomie » grâce aux technologies modernes, qui a remporté un projet de 8 millions d’euros visant à améliorer la réhabilitation des blessés de guerre.
La majorité des projets ont ainsi été remportés par des PME et ETI. Cela a provoqué une frustration parmi les grands groupes qui n’ont pas été sélectionnés. Selon l’Informé, les deux géants français de la gestion de l’eau, Veolia et Suez, tentent d’obtenir un réexamen de leurs dossiers, suite à leur non-sélection. Et Pierre Heilbronn est en discussion avec d’autres bailleurs européens pour financer ces projets français non sélectionnés.
En tout cas, le succès de ce fonds augure bien de l’implication des entreprises françaises, longtemps lentes à se mobiliser pour la reconstruction de l’Ukraine. D’autant que le système de soutien public a récemment connu un essor, avec l’arrivée de l’Agence française de développement, qui a ouvert en juillet dernier un bureau à Kiev pour prêter aux collectivités locales (450 millions attendus en quatre ans). Et sa filiale Expertise France monte en puissance, avec 40 personnes sur site et une quinzaine de projets. « La dynamique est en marche. Notre activité progresse fortement, Alisa Rozanova, qui dirige l’un des programmes de cette agence publique, nous l’a confié en septembre dernier. Mais le financement doit être maintenu dans le - ». Un sujet crucial avec les restrictions budgétaires qui s’annoncent en France.