Devant la cour d’assises de la Marne, l’avocat général a demandé ce mercredi 4 décembre une peine de 30 ans de réclusion criminelle contre Jean-Paul Isaki, cet homme de 30 ans jugé depuis lundi pour meurtre et viol aggravé par le fait qu’ils ont été commis en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre de la victime. Regrettant que les accusés aient « assassiné en silence » lors du procès en refus, le procureur général a reconnu : “C’est frustrant parce qu’on aurait aimé comprendre mais il faut regarder les faits et pour moi tous les faits sont caractérisés.”
Jean-Paul Isaki est accusé du viol et du meurtre de Paula, une femme transgenre, le 7 avril 2021. La victime, âgée de 50 ans, a été tuée de 14 coups de ciseaux à son domicile de l’avenue de Laon à Reims. Ses vêtements féminins dans la salle de bain de l’appartement avaient été brûlés et le corps de la victime a été retrouvé complètement nu par les secours. Pour l’avocat général, cela ne fait aucun doute, Jean-Paul Isaki a eu un rendez-vous avec la victime, sinon elle ne lui aurait jamais ouvert la porte de son domicile ce soir-là d’avril 2021.
“Aujourd’hui, Jean-Paul Isaki est un homme dangereux”
Concernant les deux crimes qui lui sont reprochés, il y a ces 14 blessures au cou de la victime qui témoignent de la volonté de tuer et l’accusé a reconnu le viol alors qu’il était en garde à vue. “Il a lui-même expliqué aux enquêteurs qu’il avait forcé la victime à avoir un rapport sexuel, sans préservatif, en lui tenant la tête dans un oreiller, puis il a coupé les vêtements et les cheveux de la victime parce qu’il venait de violer une personne transgenre”, souligne l’avocat général dans son réquisitoire.
Jean-Paul Isaki est poursuivi dans une autre affaire, très proche des faits pour lesquels il est jugé devant la cour d’assises de la Marne depuis il a été mis en examen en 2017 à Evry pour tentative de meurtre aggravée par le fait d’avoir été commis en raison de l’identité de genre de la victime, dans cette affaire, il s’agissait d’avoir poignardé une personne transgenre avec laquelle il venait d’avoir un rapport sexuel. L’accusé n’a toujours pas été jugé dans cette seconde affaire mais le précédent pèse lourd. D’autant que l’accusé n’a entrepris aucun travail psychologique ou psychiatrique durant ses trois ans et demi de détention provisoire, refusant même certaines expertises.
“Aujourd’hui Jean-Paul Isaki est un homme dangereux car il y a un vrai risque de récidive”a insisté l’avocate générale ce mercredi 4 décembre. Elle a requis 30 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine sécuritaire de 20 ans et d’un suivi socio-judiciaire de 10 ans.