Au lendemain du déclenchement du 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale et alors qu’il est menacé d’une motion de censure, le Premier ministre Michel Barnier s’est exprimé ce mardi soir dans le 20 heures de TF1 et France 2 depuis Matignon. Voici ce dont vous devez vous souvenir.
Menacé par une motion de censure de la gauche, qui sera votée par le Rassemblement national, Michel Barnier vit peut-être ses dernières heures à Matignon. Lundi, le Premier ministre a demandé des comptes à son gouvernement en déclenchant l’article 49.3 du projet de loi sur la Sécurité sociale. Suite à cette décision, deux motions de censure ont été déposées par la gauche et le RN. Ils seront examinés mercredi à 16 heures. Celui de la gauche, qui sera voté en premier, a toutes les chances d’être adopté puisque le RN a annoncé son soutien. En additionnant leurs voix, la gauche et le RN peuvent rassembler environ 330 voix, bien au-delà des 288 requis.
Alors que Michel Barnier affirmait ce mardi 3 décembre que la censure “va rendre tout plus difficile et plus sérieux”, le Premier ministre était l’invité du 20 heures de TF1 et de France 2. Il a répondu aux questions d’Anne-Sophie Lapix et de Gilles Bouleau. de Matignon. Suivez notre diffusion en direct.
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Informations à retenir :
- Pour Michel Barnier, la démission d’Emmanuel Macron “n’est pas la solution”
- Michel Barnier accuse Marine Le Pen d’être entrée dans une « surenchère »
- Les députés “devront rendre des comptes” à leurs électeurs s’ils votent la censure selon le Premier ministre
- Michel Barnier a lancé lundi le 49.3 sur le projet de loi sur la Sécurité sociale
- Le Premier ministre est menacé par deux motions de censure, l’une de la gauche et l’autre du RN, qui seront examinées mercredi à 16 heures.
- Le RN annonce son soutien à la motion de censure de la gauche
- Ce mardi, Michel Barnier a affirmé que la censure “va rendre tout plus difficile et plus sérieux”
« Le Président a été élu pour 5 ans et est l’un des garants de la stabilité du pays »
“Je travaille en confiance avec Emmanuel Macron, mais je reste indépendant”, a déclaré le Premier ministre. Pour Michel Barnier, la démission d’Emmanuel Macron “n’est pas la solution”. Il a rappelé que “le président a été élu pour cinq ans et est l’un des garants de la stabilité du pays”. “Nous pouvons encore travailler et avancer ensemble”, a-t-il insisté, “notamment sur le budget”. Il estime “ne pas avoir tout bien fait” car il “n’a pas eu beaucoup de -” pour trouver des accords et faire des compromis. « Je suis encore dans le futur, même si j’ai 73 ans, j’ai toujours la même capacité à m’impliquer. Mais trois mois, ce n’est rien », a-t-il expliqué.
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« Si mon gouvernement tombe, il faudra s’attendre à des secousses »
Michel Barnier a rappelé qu’il communiquait « chaque jour avec Macron, notre relation est fluide, chacun est à son rôle. Il a raison de dire qu’il ne faut pas catastrophiser, mais si mon gouvernement tombe, l’impact de cette instabilité politique se fera immédiatement sentir, vous le verrez immédiatement dans les taux d’intérêt. Si la motion passe et que je quitte le pouvoir, alors nous le ferons. il faut s’attendre à des secousses, des turbulences, car il y en a beaucoup. des tensions dans le pays et un sentiment d’injustice, notamment dans le monde agricole », affirme le Premier ministre.
“Comme 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter et d’autres devront le payer”, alors qu’ils n’en payaient pas auparavant. « Les députés votant la censure devront aller s’expliquer, notamment auprès des agriculteurs et des salariés, pour leur dire pourquoi ils devront payer des impôts plus élevés. Il faudra qu’ils aillent dire aux hôpitaux et aux infirmiers pourquoi les décrets que j’ai votés ne seront pas efficaces. Ils devront s’expliquer », a-t-il conclu.
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« Si je reste Premier ministre, ma porte reste ouverte »
“J’ai ouvert le dialogue social sur des sujets importants”, a déclaré le Premier ministre. Je crois en la cohésion sociale, un pays avec des syndicats forts s’en sort mieux.» « J’ai appelé mes amis politiques et dans l’heure qui a suivi, j’ai appelé certains dirigeants du Parti socialiste, notamment Olivier Faure. Mais ils n’étaient pas ouverts à la discussion » « et m’ont répondu : ‘on ne veut pas vous voir maintenant’ », s’est défendu Michel Barnier. « Mais je reste attentif. Si je reste Premier ministre, ma porte reste ouverte.»
La menace de censure de Marine Le Pen
Concernant la menace de censure, Michel Barnier s’est défendu de ne pas s’être « laissé avoir » par Marine Le Pen. Avant d’ajouter qu’elle a toutefois “tenté d’entrer dans une surenchère”, et qu’il ne veut pas “entrer dans une forme de chantage”. Pour lui, “chacun des députés a une part de responsabilité”
Un devoir de responsabilité
Face à Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau, le Premier ministre Michel Barnier est revenu sur la motion de censure et la situation politique extrêmement tendue que connaît le pays. « Il y a un intérêt supérieur du pays, les Français ont la lucidité qu’il faut faire un effort et que la situation est grave. Je suis arrivé il y a trois mois en me disant que je pourrais repartir le lendemain matin car la situation politique est compliquée”, a-t-il expliqué.
“C’est la première fois depuis 1958 qu’il n’y a pas de majorité du tout, je sais que c’est une situation fragile et éphémère” reconnaît Michel Barnier. Concernant son éventuelle censure, « une motion de censure n’est pas un vote vindicatif, mais un vote sur un texte. Ils ont cédé à leurs plus viles obsessions”, a-t-il dénoncé au micro de TF1. “Ils devront rendre des comptes”, a-t-il déclaré, en parlant de l’alliance entre l’extrême droite et le NFP.