Parodier un Sardou qui chantait « Si les Ricains n’étaient pas là, nous serions tous en Allemagne », nous chante à longueur d’antenne la gauche généreuse : si les immigrés n’étaient pas là, nous serions tous à l’agonie.
C’est un vers très parisien, très courant chez la clientèle d’Anne Hidalgo, celle qui fait du vélo entre sa salle de fitness et son bureau vert. Ou, mieux encore, celui qui gagne de l’argent auprès des « travailleurs intermittents du spectacle » et vit de subventions entre deux promenades sur le tapis rouge. A l’image de l’actrice-réalisatrice-chanteuse Agnès Jaoui, éternellement inséparable, dans l’esprit du public, de son défunt compagnon Jean-Pierre Bacri. Et c’est vrai qu’ils nous ont bien fait rire, ces deux-là. Surtout lui, d’ailleurs, éternel râleur critique de nos maux sociaux. Bacri ayant quitté la scène en 2021, on se demande si son esprit critique aurait survécu à l’aveuglement obstiné de la gauche actuelle, dont Jaoui est le porte-drapeau.
L’immigré, figure christique et couteau suisse
Invité samedi dernier de Journal inattendusur RTLl’actrice, scénariste, réalisatrice, dramaturge et chanteuse Agnès Jaoui, venue promouvoir son nouvel album (Attends que le soleil reviennesorti fin septembre), a répondu aux questions de la journaliste Nathalie Renoux. Premier sujet : la manifestation à Romans-sur-Isère, un an après la mort du jeune Thomas à Crépol. Renoux annonce une manifestation d’ultra-droite et une manifestation de gauche contre « instrumentalisation » de cet événement. DONC, ” qu’est ce qui te fait réagir ? », demande-t-elle à son invité.
« Qu’est-ce qui me fait réagirsays Agnès Jaoui, tout d’abord, les coupables présumés ne sont pas du tout d’origine étrangère, ni relevant de l’OQTF. » Elle ajoute : « Et puis je voudrais rappeler à l’extrême droite que sans l’immigration, nos parents n’auraient personne pour s’occuper d’eux, beaucoup de gens n’auraient plus de femme. le ménage, les restaurants ne fonctionneraient plus, tout ce qui fait le ménage ne fonctionnerait plus… Enfin bref, il y a toute une économie qui vit – à part le vivre ensemble, etc., l’idée de l’hospitalité -, il y a un toute une économie qui vit grâce à l’immigration. »
Ben oui, on comprend qu’ils s’inquiètent, tous ces bobos mondialisés : que deviendraient-ils, sans leurs petits esclaves ? Ceux qui leur livrent des pizzas à minuit avec de la merde, les compagnons des soirées au ” chemsex » (cf. Palmade), les nounous ramenées dans les bagages et les femmes de ménage non déclarées. C’est vrai que les immigrés sont utiles à tout ; vrai qu’ils sont le petit staff indispensable de tous ces passionnés de bonne conscience au cœur des métropoles. Tant qu’ils déplorent la cause qu’ils chérissent, cela ne peut pas faire de mal !
Elle le dit, Agnès Jaoui, le danger est « l’instrumentalisation de la peur, c’est tout. Nous attisons de plus en plus la peur, la peur, la peur, et c’est ce qui m’attriste le plus. » Commentaire dur de l’avocat Gilles-William Goldnadel, sur son compte X : « Le faux courage artistique qui vante l’immigration. Fausse générosité dans son jardin de six pièces. La vraie bêtise qui ne trompe plus personne. »
Qui joue sur la peur ?
Agnès Jaoui dénonce la peur, celle de l’immigré bien sûr, étant entendu que seul « l’ultra-droite », comme elle appelle les Français soucieux de leur patrie, joue sur ce printemps désastreux. La gauche, de son côté, continue d’agiter la peur du fascisme et pointe derrière tout cela les manipulations et les récupérations de l’extrême droite, mais cela n’a aucune importance.
On ne peut cependant qu’être interloqué par ce positionnement d’Agnès Joui, car c’est peu dire que l’actualité violente ne l’a pas épargnée. En septembre dernier, elle confiait à France Interrepris par 20 minutes« le cauchemar des familles d’otages détenues par le Hamas ». « La famille du cinéaste et chanteur a été directement touchée par l’attentat du 7 octobre », écrit le quotidien. Et d’expliquer que « deux de ses proches paternels ont été tués, trois autres enlevés par le groupe terroriste, l’un d’eux, Ofer Kalderon, est toujours détenu à ce jour « . Début décembre, elle est toujours aux mains du Hamas.
Un an après l’attentat et au lendemain du jour de grève en Israël, elle explique : « C’est une bonne chose que des gens se manifestent et disent que ce gouvernement [le gouvernement israélien, NDLR] est dangereux, criminel non seulement envers les Palestiniens, mais aussi envers les Israéliens. »
Alors, on se demande : qu’est-ce qui pourrait bien faire briller les yeux de cette femme ? Ne voit-elle pas la chasse aux Juifs qui se déroule en plein jour dans notre pays, et qui la dirige ? Est-elle sourde aux injonctions et aux slogans de ses amis de gauche ? Pourquoi n’a-t-elle pas parlé pendant son Journal inattendudéfendre, au hasard… Boualem Sansal ? Et puisque nous l’avons interrogée sur la manifestation de Romans-sur-Isère, que pense-t-elle aujourd’hui de ces manifestants déployant le drapeau palestinien ?
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