Nnon pas un, mais des chantiers des deux côtés, de la pose de cloisons en plâtre aux premières retouches paysagères d’une cour intérieure, en passant par le nettoyage des vieilles pierres. Derrière les hautes clôtures, à quelques dizaines de mètres de la basilique Saint-Seurin, à Bordeaux, le projet public (Ré), vaste programme immobilier du bailleur social Gironde Habitat, poursuit son cours. Déjà trois ans et demi de travaux dans l’enceinte de l’ancien commissariat central de Castéja et… six mois de rénovation à suivre : les 166 logements, dont 108 locatifs sociaux, 37 en accession sociale et 21 en dits « libres » accession, sera livrée « à l’été 2025 », et non fin 2024 comme annoncé initialement.
1 La raison du retard
La faute est au « contexte économique », indique Nicolas Hamm, directeur de la communication de Gironde Habitat. Les faillites d’entreprises ont obligé les bailleurs à relancer les marchés. « Nous avons dû réévaluer tous les horaires. » Pas une tâche facile dans « le jeu de Tetris » qui se joue ici, d’un commerce à l’autre, notamment en centre-ville. Au milieu d’un quartier aisé, le bailleur social mène deux projets confiés au cabinet d’architectes bordelais BLP : la construction d’un nouveau bâtiment et la réhabilitation de l’ancien commissariat qui avait occupé cette école des sourds-muets. fondées en 1785 par l’abbé de l’Épée, toutes deux séparées par une voie piétonne.
2 Détails du logement
D’un côté, deux niveaux de parking souterrain de 280 places, 52 logements sociaux locatifs, 9 logements sociaux, une « résidence sociale » pour étudiants et jeunes travailleurs et des locaux commerciaux. De l’autre, dans l’enceinte de l’ancien commissariat, 10 logements sociaux locatifs, 28 logements sociaux et 21 logements gratuits. Mais aussi un hôtel de luxe et une brasserie qui seront installés dans l’ancienne chapelle. Le programme suscite évidemment l’intérêt, non seulement des demandeurs de logement social, mais aussi des candidats à l’achat : « près de 500 personnes » ont complété le formulaire d’inscription mis en ligne sur le site www.projet-republic.fr. Pour le logement et les places de parking, une denrée rare dans le quartier.
3 Les premiers prix dévoilés
La commercialisation débutera « au premier trimestre 2025 ». Les appartements à acquérir seront donc répartis entre libre et accession sociale, c’est-à-dire bail mitoyen réel (BRS), avec plafond de ressources. Pour la première fois, Gironde Habitat donne une fourchette de prix pour ces logements en BRS : « un T2 à partir de 183 000 euros » et « un T3 à partir de 269 000 euros ». Des prix d’acquisition « 40 % inférieurs au prix du marché bordelais », poursuit Nicolas Hamm. « Nous ferons tout pour rendre ce produit compétitif. La BRS est pertinente là où on ne peut pas acheter librement», défend-il, conscient des réactions mécontentes des propriétaires bordelais qui ont opté pour la BRS mais doivent payer une taxe foncière. Au vu des manifestations d’intérêt, un tirage au sort n’est pas exclu pour ces BRS. Sous réserve de la levée de toutes les réserves habituellement formulées à la réception d’un projet, l’attribution des logements sociaux interviendra ultérieurement.
4 Plus de quatre mètres sous plafond
Alors à quoi ressemblent ces logements ? Dans une aile de l’immeuble, la porte d’un T2 s’ouvre sur une immense pièce – 4,20 mètres de hauteur sous plafond, avec possibilité d’aménager une mezzanine. Un soin particulier est apporté aux huisseries en bois avec double vitrage et verre soufflé. D’autres donneront sur une cour intérieure en cours d’aménagement : un havre de paix au coeur de Bordeaux. Dans le nouveau bâtiment, un T4 est à visiter. Ce logement social proposé à la location dispose d’une pièce lumineuse avec vue prolongée par une terrasse.
5 Hôtel de luxe : la marque dévoilée en 2025
L’autre gros morceau de Castéja est l’hôtellerie de luxe, toujours en chantier, et dont la marque pourrait être dévoilée au printemps 2025. L’équipe formée avec le logement social risque de s’affronter mais, au-delà de l’équilibre financier de l’opération, l’hôtel aura le entrée principale, rue Castéja, et donnent sur cours intérieures. Elle sera prolongée par une brasserie aménagée dans l’ancienne chapelle, dépouillée d’étages sur trois niveaux qui abritait notamment la préfecture de police. Des volumes immenses qui en feront un élément très attractif. Coût total des travaux : 54,8 millions d’euros hors taxes auxquels s’ajoutent 3,7 millions du fait des aléas de chantier.