C’est le cousin encore assez méconnu du Diagnostic de Performance Energétique (DPE), à savoir l’audit énergétique. Cette analyse fine des performances thermiques d’une habitation doit permettre d’identifier les déperditions énergétiques et ainsi proposer les options les plus adaptées pour améliorer ces points faibles. Cet examen est obligatoire depuis le 1er avril, en France métropolitaine, pour la vente de maisons individuelles classées F ou G et à partir du 1er janvier cette obligation sera étendue aux maisons de classe E (puis D à partir du 1er janvier 2034). Elle est également réalisée de plus en plus souvent pour bénéficier de certaines aides à la rénovation énergétique, notamment pour les rénovations de grande envergure subventionnées par MaPrimeRénov’.
Si cet audit prend actuellement de l’ampleur, avec 160 000 à 170 000 de ces examens réalisés en un an, on reste loin des 2 millions de DPE annuels évoqués par les spécialistes. Avec encore relativement peu de professionnels qualifiés pour réaliser ces audits (diagnostics, architectes et bureaux d’études se partagent ce marché), les tarifs sont nettement plus élevés que pour le DPE. Et surtout bien plus disparates, si l’on en croit les résultats d’une étude réalisée par Kiwidiag, plateforme de réservation de DPE en ligne. Si le prix moyen sur l’ensemble de la France est de 754,12 euros (pour une maison individuelle de 90 à 120 m²), les prix moyens par département varient de 513 euros (Aisne) à 1270 euros (Creuse). Sans parler des extrêmes : à partir de 152 euros (prix minimum dans le Var à 1790 euros, prix maximum pratiqué dans de nombreux départements).
Architectes et bureaux d’études
Comment enregistrer de tels écarts pour un service standardisé ? « Globalement, c’est une question de densité d’offre et de population qui entre en jeu, souligne Pascal Salewyn, co-fondateur de Kiwidiag. On retrouve généralement les audits les plus chers dans les départements les moins peuplés et avec le moins d’auditeurs (Corrèze, Landes) et des prix plus modérés dans les secteurs les plus denses (en Île-de-France notamment). Mais cela n’empêche pas des exceptions comme l’Aisne qui compte peu d’auditeurs et où les prix sont bas alors que le Calvados en compte beaucoup avec des prix supérieurs à la moyenne. « Il faut aussi garder à l’esprit que la collecte des tarifs était très limitée dans certains départements avec peu d’auditeurs comme le Cher, les Hautes-Alpes, l’Indre, la Lozère ou la Corse »précise Pascal Salewyn.
Un deuxième facteur explique aussi ces disparités : si l’audit énergétique est aujourd’hui unique, il existe deux motivations et presque deux approches différentes : l’une concerne la vente et l’autre la rénovation énergétique. Les premiers sont obligatoires, souvent réalisés par des diagnostiqueurs tandis qu’il existe bon nombre d’architectes et de bureaux d’études pour les seconds avec des recommandations souvent plus détaillées, plus de temps passé et donc une facture plus lourde. Sans oublier que les tarifs des architectes et surtout des bureaux d’études sont généralement plus élevés. « Un audit réalisé pour une vente est censé être utilisable pour une rénovation, se souvient Jérémy Pensieri, autre co-fondateur de Kiwidiag. Mais si vous l’utilisez vous serez obligé d’utiliser ces recommandations. Il est souvent préférable de recommencer.
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