Zelensky se dit pour la première fois prêt à faire des concessions en échange de la protection de l’OTAN

C’est la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine. Volodymyr Zelenskyj a ouvert ce vendredi la porte à une perte temporaire de territoires, ceux occupés par la Russie. En échange, il exige que les zones sous souveraineté ukrainienne soient placées sous l’égide de l’OTAN. Comment interpréter ces déclarations du président ukrainien à la chaîne américaine Sky News ? Europe 1 fait le point.

L’Ukraine en position de faiblesse

Volodymyr Zelenskyj ouvre à sa manière la porte à un cessez-le-feu. Dans les négociations avec Moscou, il espère influencer les négociations dans lesquelles l’Ukraine se retrouvera dans une position de faiblesse, alors qu’elle continue de perdre du terrain face à la Russie ces dernières semaines. Pour le président ukrainien il s’agit aussi de garantir une certaine protection aux Occidentaux : avoir des garanties que Vladimir Poutine ne lancera pas une nouvelle offensive après un éventuel cessez-le-feu.

Mais l’espoir d’une protection de l’OTAN n’est qu’un vœu pieux, selon le journaliste Régis le Sommier. «Il y a une volonté de dire ‘je suis ouvert à la négociation, mais je la clôturerai immédiatement’, sachant que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est absolument impossible pour les Russes, qui n’en veulent pas. ils ne l’accepteront jamais », observe-t-il.

Pour Volodymyr Zelenskyj, cela reste une manière d’exister dans ces négociations, à l’heure où l’idée d’une solution au conflit russo-ukrainien se dessine de plus en plus, notamment après la victoire de Donald Trump aux États-Unis. Le président ukrainien a également réitéré sa volonté de collaborer avec l’administration Trump, alors que l’avenir du soutien américain à Kiev apparaît très incertain.

Poutine demande à Kiev de renoncer à ses ambitions

Volodymyr Zelensky a insisté sur le fait que toute offre d’adhésion à l’OTAN devait être faite à l’ensemble de l’Ukraine, mais ses commentaires suggèrent qu’il ne peut accepter que les protections de l’alliance, telles que la clause de défense collective de l’article 5, qui s’applique uniquement aux territoires contrôlés par Kiev. “Si nous parlons d’un cessez-le-feu, (nous avons besoin) de garanties que Poutine ne reviendra pas”, a déclaré Zelensky en anglais.

Vladimir Poutine a déjà appelé Kiev à abandonner ses ambitions d’adhésion à l’OTAN s’il souhaite un accord de paix. Au milieu de l’escalade du conflit au cours des deux dernières semaines, Zelensky a eu une série d’appels téléphoniques avec des dirigeants occidentaux, notamment le britannique Keir Starmer, le français Emmanuel Macron et l’allemand Olaf Scholz.

Série d’appels téléphoniques

A cette occasion, Emmanuel Macron a « condamné dans les termes les plus fermes les attaques aveugles de la Russie qui continuent de s’intensifier contre les villes, les civils et les infrastructures énergétiques en Ukraine », a indiqué la présidence française. “Ces attaques, la coopération accrue avec la Corée du Nord et la rhétorique irresponsable qui les accompagne, s’inscrivent dans une logique inacceptable d’escalade de la Russie”, a ajouté Macron.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est également entretenu vendredi avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriy Sybiga pour l’informer des « objectifs des États-Unis en matière de soutien durable à l’Ukraine », a déclaré le porte-parole du département, Matthew Miller. L’administration de Joe Biden a renforcé son soutien à Kiev depuis la victoire de Donald Trump, transférant davantage d’armes et permettant à l’Ukraine de lancer des missiles à longue portée sur le territoire russe.